Descente de la Saône de Belleville à Lyon en kayak de mer (27-28 juin 2020)
Le groupe loisir a réalisé une randonnée sur 2 jours sur la Saône en amont de Lyon sur un total de 57 km. Notre itinéraire Belleville – Beauregard – Trévoux – Rochaillée – Lyon nous a fait rencontrer de nombreuses îles (Île de Montmerle, Île du Roquet, Île Beyne, Île du Rontant, Île Roy, Île Barbe…). Randonnée au soleil tous les jours avec des conditions de navigation parfaites.
Rdv au club ce samedi 7h, les participants sont réunis dans la cour du club, quelques kayaks sont déjà sortis, sacs et pagaies traînent un peu partout dans un joyeux bazar et je remarque une énorme caisse inconnue. Je découvrirait plus tard qu’il s’agit du matos collectif de camping du club.
Eric débarque les cheveux en bataille, nous sommes au complet, et c’est le moment que choisit Hugo, l’organisateur de la virée pour faire un briefing. Derrière un sérieux presque professoral, on sent la maîtrise et l’organisation. On vérifie les kayaks, on ferme les trappes des caissons étanches et on installe le tout sur la remorque, solidement ficelés. Le reste du matos prendra place à l’arrière du minibus, on accroche le tout et après une ultime vérif des feux de la remorque, nous embarquons et c’est parti pour Belleville, via l’A6.
Les deux régionaux de l’étape Jean-Christophe et Muriel nous devancent en voiture.
Petit rappel sur les masques. Au passage dans la rubrique potins, Hugo étrenne un splendide masque fédéral vert dont il vante le confort et la souplesse. De mauvaises langues diront que ce petit bout de tissu pourrait aussi servir de string.
Quelques minutes après la sortie de l’autoroute, nous voici stationnés au bord de la Saône, sur une rampe.
Le temps de débarquer, nouveau briefing, l’organisation est la suivante : on descend les bateaux près de l’eau, on case nos affaires perso dans le caisson arrière, le caisson avant étant dévolu au matos collectif et à la nourriture. Toutes ces manips matinales sont un peu laborieuses, mais on y arrive. La malle magique trône au milieu de tout ça, Hugo réparti le matos collectif et la bouffe en 7 et chacun embarque son lot. J’hérite de 4 grosses boites de conserve et quelques babioles. Ma curiosité me pousse à déchiffrer l’étiquette des deux plus grosses : manchons de canard. Que voilà un curieux menu de camping… Muriel est auto-désignée, sous les sourires des participants, dame pipi. Elle aura la lourde responsabilité du papier toilette ! Hugo a aussi prévu dans son immense mansuétude, des barres de céréales. Ne comptant pas là dessus, j’avais aussi bourré les poches du gilet de sauvetage au cas où. Vu tout ce qu’on s’est engouffré comme calories durant ces deux jours, j’ai presque tout ramené.
On se tartine de crème solaire et, un petit thermos de café plus tard, nous passons à l’échauffement dirigé par Hugo. Ce dernier explique ensuite le parcours du jour : Belleville > Trévoux, soit 25 km.
Il est un peu plus de 9h30 quand nous prenons place dans les hiloires.
La rivière est paisible, coule lentement entouré de prés, en pleine campagne, avec quelques paisibles vaches charolaises, couleur crème. Pour décrire ce début de parcours, essayez d’imaginer une pub pour camembert.
Pas un brin de courant, il va pas falloir compter là dessus pour avancer, mais le rythme est à l’image du paysage. Il commence à faire chaud, les couvre chef sont régulièrement trempés dans l’eau. Ce petit farceur de Hugo trimballe un pistolet à eau.
Peu d’habitations sur les rives, en dehors de quelques villages, sans doute en raison des crues régulières. On ne va pas s’en plaindre. Nous croisons quelques avirons, paddle, et même un club de kayak local. Faut dire que l’environnement se prête bien aux activités aquatiques.
Vient tranquillement mais sûrement le moment de la pause pique nique. Une petite plage, et c’est parti pour une baignade rafraichissante. Au passage, l’eau de la Saône est largement plus propre qu’à Lyon. On s’étale sur l’herbe et nous sortons nos pique-nique. Dans cette ambiance farniente, on consensus s’impose : il manque un p’tit café quand même. Qu’à cela ne tienne, notre organisateur est plein de ressources et quelques minutes plus tard nous accostons au pied d’un restaurant disposant d’une superbe terrasse sous platanes surplombant la rivière. Bon, entre baignade, le repas et le café, on a du y passer 1h30 facile ça va un peu casser la moyenne, mais personne ne s’en plaint, c’est la classe internationale !
Nous voici reparti, à naviguer en longeant les rives au pays des canards, cygnes, hérons, de temps à autres un poisson trouble la surface.
Le soleil cogne et les participants se répartissent entre deux options : les fans de la crème solaire et ceux qui ont choisit une prudente option manches longues.
Hugo armé d’un appareil numérique et Shane équipé du dernier Iphone mitraillent de photos quelques fermes rustiques, des maisons avec jardins fleuris dans des cadres idylliques.
En fin d’après midi le ciel se fait plus menaçant lorsque nous arrivons à Trévoux. Heureusement le camping prévu est proche de l’eau et le portage pas trop pénible. Nous optons pour deux emplacements proche de l’entrée. Nous déposons les kayaks autour, tels les chariots des pionniers du far west. Il est temps de monter les tentes, le coin repas se fera au centre.
Nous allons visiter le village et ses ruelles médiévales escarpées, lorsque qu’un orage nous invite à nous réfugier dans un café. Ça sera le lieu du goûter : glaces et crêpes au menu.
De retour au camping et après une douche bienvenue, on se lance dans la cuisine.
Dans une tente marabout voisine, on fête un anniversaire en musique.
Apéro Desperado / citron vert, alcool de poire et c’est là qu’Hugo sort sa botte secrète en plongeant les deux boites de manchons de canard dans la marmite, les haricots verts baignent dans 10 bons centimètres de graisse liquide. Nous renonçons quand même à rajouter du riz. Ensuite au choix, comté, compote, yaourts, pommes ou oranges, on ne manquera pas de calories avant de dormir.
On discute du programme du lendemain, en consultant la météo qui prévoit des orages en fin d’ap midi, il paraît plus raisonnable de décoller aux environs de 9h. En effet au programme : 32km et un portage de 600m. Consigne est donnée à tous d’être prêts au petit dej, tente et affaires de camping rangées dans les bateaux.
Benjamin organise une partie de cartes à la lueur des lampes et au son des fêtards de voisins. La fiesta durera une bonne partie de la nuit.
Après une nuit chaude, réveil à 7h. Debout depuis longtemps, Shane n’a pas trop fermé l’œil de la nuit, coincé entre musique et ronflements. Mais il en faut plus que ça pour abattre le solide gaillard.
Petit dej copieux, briefing, vaisselle, échauffements et nous voilà repartis sur l’eau.
Nous progressons régulièrement et le paysage se transforme un peu, passant imperceptiblement de la campagne agricole du Beaujolais aux résidences plus huppées. De puissants bateaux à moteur font leur apparition, tractant parfois des skieurs. A Neuville nous voilà au pieds des marina luxueuses. Juste avant le parcours accrobranche et son pont de singe, nous assistons à distance (courageux mais pas téméraire) à un arrosage en règle à grands coups de pagaies entre Hugo et Eric.
Sur la rive droite, voici les Monts d’Or plus familiers.
Un peu plus loin, une pagaie à la verticale indique le rassemblement à l’approche de Rochetaillée, Nous traversons pour joindre la rive gauche et le point de sortie, une petite rampe bétonnée. Un des chariots s’avérera vite inefficace car défectueux. Hugo a investi dans des élingues. Et à 4, cela fonctionne et permet de mieux répartir le poids. Il nous faudra approximativement une heure pour transbahuter nos kayaks.
Nous ferons halte un peu plus loin pour pique-niquer au pays des guinguettes qui poussent comme des champignons.. Au programme baignade et salade mexicaine avec un suspense pour retrouver qui a embarqué le matos collectif pour le repas. Le sondage d’après repas peut se résumer à une question :« vous préférez quoi ? Glander un peu plus ou tracer ? » Et la réponse est unanime et nous plions le camp assez vite, pressés par la météo à venir. Je crois que pas grand monde ne tiens à affronter l’orage.
Quelques kilomètres plus loin aval, l’île Barbe est en vue, cadre idéal de la photo de groupe.
La suite du parcours nous ramène en terrain lyonnais connu. Eric optimise les trajectoires en taillant au plus court entre les courbes de la Saône, les bras commencent à tirer un peu, mais c’est aussi l’inconfort de la position assise durant des heures qui se fait sentir. Le ponton familier du club approche enfin après 5h40 de navigation. Et coup de bol ou programmation optimisée de la progression, ce n’est qu’une fois sur la base nautique qu’un orage costaud s’abat sur nous.
En résumé : une météo agréable, un décor bucolique, une organisation rodée, une bonne ambiance, de la nourriture a ne plus savoir qu’en faire, tarif maitrisé 48€ avec un rythme tranquille, et la distance se parcourt sans difficulté.
A refaire, merci Hugo
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Compte rendu : Serge
Photos : Hugo, Shane