Descente hivernale de l’Ain – 17/01/2021

Il a neigé samedi soir, ça tient au sol mais la route reste praticable. Rdv au club où j’arrive en retard mais quasi habillé. Alexeï et Tatiana ont décliné l’invitation pour des raisons météo, tout fout le camp ma brave dame 🙂 !
On se retrouve à 3, Quentin, Louis et moi.
Parcours sur l’Ain entre Priay et Chazey, environ 15km.
Nous chargeons 3 kayaks de mer, des Lazer bleus bien stables. Quentin organise une navette grâce au vélo vintage de Louis qui sera du voyage et prend place sur la remorque. On the road again !
Après avoir zigzagué dans les rues étroites, nous débarquons les bateaux que l’on traîne jusqu’à la rivière, la neige possède ses avantages.
Quelques couches de lycra, néoprène, anorak, manchons et casque, la photo souvenir au bord de l’eau.


Ouf, nous réussissons à embarquer sans nous mouiller les pieds, en aval du pont. Nous voilà partis. N’ayant jamais navigué sur l’Ain en cette saison, je trouve le courant bien plus fort et la rivière semble plus large. Heureusement, il y juste des vaguelettes.
En général, c’est amusant quand ça secoue, mais en cette saison, pas envie de dessaler.
Le paysage est inhabituel avec les rives enneigées, c’est plus sympa que les hivers boueux. L’impression de naviguer dans des contrées septentrionales.
L’Ain défile calmement et nous sommes vite réchauffés entre ses méandres. Des troncs d’arbres encombrant un bras de la rivière qui crée des vagues que nous préférons éviter.
La température est tout juste positive, et il tombe de la neige fondue.
A certains endroits l’eau plus chaude que l’air, elle semble littéralement fumer.
Nous sommes en vue d’un pont. A l’approche j’observé des vagues formées par le rétrécissement entre les piles. Les kayaks accélèrent, nous restons concentrés, ça secoue un peu, les vagues arrivent sur la droite et la gauche et mon bateau n’est pas dans l axe, je redresse et après quelques ondulations et éclaboussures, ça passe.
Nous entendons des coups de feu au loin. Quelques minutes plus tard, nous apercevons un oiseau sombre sur l eau, complètement isolé, le premier depuis le départ. Pas frileux le bestiau que j’observe. J’entend un coup de feu ! Quentin m’expliquera plus tard qu’il a vu la balle fendre la brume. L’animal a disparu. Un chasseur se tient sur la rive, bien trop près de nous à mon goût !
Une tâche brune flotte au loin, en le longeant c’est un cormoran. Il git dans une position étrange, sa tête est sous l’eau et il semble désarticulé.
Le tireur se trouve à plusieurs dizaines de mètres, il ne pourra pas récupérer le cadavre. A quoi bon alors ? Nous sommes un peu choqués mais il est vain de discuter avec un type armé ! Je pense au sketch des Inconnus.

 

Nous franchissons un second pont plus facilement. Un peu plus loin, Quentin nous informe que l’on navigue à 14km/h et sans forcer. A ce rythme nous serons vite rendus à Chazey.
Quelques vagues, un courant proche de la rive et des branches, vive le casque, nous voilà en vue d’une succession de deux ponts. Nous passons sous l’autoroute A40.
Il faut être attentif à la sortie, même si Quentin l’a repéré le matin.
Nous traversons la ligne de cisaillement (merci les leçons d’Alexeï) et faisons un stop sur la rive gauche. A vrai dire, je suis pas hyper relâché because pas envie de faire partie du monde aquatique.
Quentin regarde le GPS et peu de temps après, œil de lynx, aperçoit le clocher de Chazey à travers la brume.
On s’approche calmement en observant la rive où nous trouvons le chemin d’accès.
Quentin sera bon pour un bain de pieds que j’évite de justesse avec son aide.
Il nous faudra trainer les kayaks sur une rampe assez raide sur environ 200m. Nous arrivons en nage au village !
Repas rapide pour Quentin à coup de pain au chocolat et il passe en mode cycliste avec ses longues jambes sur un vélo digne de son douzième anniversaire. Il atteindra la modeste moyenne de 16 km/h pour la partie vélo, trempé sous la pluie qui a repris de plus belle. Une heure et quelques minutes, un repas et un café plus tard il nous récupère avec le camion.
Retour à la base vers 16h, désinfection et rangement des rafiots après cette mémorable et sympathique sortie hivernale.
En conclusion : un habillement adéquat, un thermos, un peu plus de vigilance et de calories et ça se fait sans problème même avec un niveau approximatif.
A refaire sans hésiter et merci Quentin pour cette initiative !

 

Serge MIRON