Raid autour de l’île d’Elbe (4 – 11 juillet)

trio de kayaks

trio de kayaks

L’île d’Elbe (Isola d’Elba en italien) est une île de l’archipel de Toscane, la région d’Italie faisant face à la Corse.

Cette année, les habitants d’Elbe fêtent le bicentenaire de l’arrivée de Napoléon, qui en fut empereur en 1814-1814. Un site web est d’ailleurs consacré à cet événement.

Ce raid autour de l’île d’Elbe a pour objectif ambitieux d’en faire le tour complet en 4 à 5 jours du 4 au 11 juillet 2014.

Caractéristiques du raid et itinéraire

Carte de situation de l'île d'Elbe

Carte de situation de l’île d’Elbe en Europe

L’île d’Elbe est située à proximité des côtes italiennes dans la région Toscane, entre l’Italie et la Corse. Le canal de Piombino large d’une dizaine de kilomètre la sépare du port de Piombino depuis lequel partent les ferries qui desservent l’île.

Iitineraire

Iitineraire

  • Niveau : difficile (par la longueur des étapes)
  • Durée : 7 jours dont 4 de navigation, 2 de transport (aller/retour France-Italie) et 1 jour de marge pour faire face à l’imprévu
  • Bateaux : kayaks de mer (K1)
  • Hébergement : le plus souvent bivouac sous tente sur les plages, et quelques nuits en camping
  • Itinéraire : tour complet de l’île d’Elbe en partant de Rio Marina, dans le sens horaire
  • Distance prévue : 150 km, soit une moyenne de 37 km/jour sur 4 jours
  • Participants : 4 personnes de tous âges entre 30 et 66 ans
  • Coût : 500 € / personne tout compris (dont restos, et 1 nuit d’hôtel)

Les atouts de l’île d’Elbe

  • elle est relativement petite et on peut en faire le tour en moins d’une semaine
  • elle n’est pas très loin de France, le transport dure moins d’une journée
  • elle a une histoire et une géologie intéressante
  • et la gastronomie italienne est réputée…

Préparation du voyage et logistique

Un petit mot sur les cartes : Google Maps n’est d’aucune utilité car les plages ne sont pas représentées pour la plupart et les villes quasiment pas cartographiées. C’est avec des cartes détaillées achetées dans le commerce et grâce à Google Earth que nous avons préparés le voyage.

Programme au jour le jour

Jour 1 (vendredi 4 juillet) : transport France-Italie-Elbe

Nous partîmes de Lyon de bonne heure vendredi à 7h en direction du port de Piombino en Italie, d’où nous prîmes un ferri pour Rio Marina sur l’île d’Elbe. Opération de transbordement des kayaks de la voiture vers le ferri avec toutes nos affaires pour la semaine, nous laissâmes la voiture sur le continent. Arrivés tard en soirée dans le petit port de Rio Marina, nous naviguâmes 1 km jusqu’à la première plage disponible pour monter notre camp juste avant le coucher du soleil. Après 12h de transport (10h voiture + 1h ferri + 30 mins kayak) nous fûmes bien fatigués.

Arrivée au port de Rio Marina

arrivée en soirée au port de Rio Marina

et on va mettre le passé simple de côté pour la suite… 🙂

Jour 2 (samedi 5 juillet) : de Rio Marina vers Lacona (37 km)

Levés à 6h du matin, ce sera notre horaire régulier, nous levons le camp après un petit déjeuné et embarquons avant 9h.

levé du soleil

levé du soleil et vue sur le port de Rio Marina (au loin)

Le ciel est voilé et nous préserve des rayons acérés du soleil. Il faut chaud et l’eau est bonne (environ 18°C).

 

Nous passons la nuit sur une petite plage de galets sur la pointe de Lacona.

Vidéo prise le premier jour de navigation, avec au programme : rase cailloux, passage sous arche, et grotte marine :


Raid en kayak à Elbe par cyberzoide

Jour 3 (dimanche 6 juillet) : de Lacona vers Fetovaia (32 km)

Le campement orienté à l’Est nous permet de profiter du lever de soleil et de chasser l’humidité déposée au cours de la nuit. La journée est ensoleillée, la mer est turquoise et la côté magnifique.

trio de kayaks

trio de kayaks

On se ravitaille en eau et en nourriture à la station balnéaire de Lacona avec sa grande plage de sable fin. Et enfin, bivouac sur la petite plage de sable noir et de galets aux reflets verts après la pointe de Fetovaia (plage de Punta le Tombe).

plage Punta le Tombe

plage Punta le Tombe

Jour 4 (lundi 7 juillet) : de Fetovaia vers Acquaviva (37 km)

Puis petit arrêt au magnifique petit village de Pomonte pour se ravitailler. N’oublions pas l’apéro pris au port de Marciana Marina (à 20 km de Fetovaia) dont la tour génoise et le vieux gréement sont visibles de loin. Et c’est là que le temps commence à se gâter doucement…

Et enfin bivouac sur les plages de galets blancs de la commune de Acquaviva. Repas sous le vent et la pluie, et nuit sous l’orage !

Jour 5 (mardi 8 juillet) : de Acquaviva jusqu’à Portoferraio (au lieu de Cavo) (13 km et la tempête)

On profite de la plage de Acquaviva pour faire un peu de snorkeling. Le coin est très poissonneux et la côte rocheuse se prête bien à la plongée. D’ailleurs un immense rocher à proximité de la côte offre une arche intérieure avec juste l’espace qu’il faut pour y passer la tête pour respirer et offre un panorama sous-marin spectaculaire.

Après quelques heures de détente, on embarque direction Portoferraio qui n’est pas très loin.

Premier accueil sec des militaires de la marine italienne qui nous interdisent l’accès au port avec nos kayaks et nous menacent d’une amende salée (2 000 € / pers), nous traversons alors le golfe pour nous rendre directement à Magazzini où nous nous arrêtons pour prendre l’apéro et faire le plein d’eau. La traversée du golfe est dangereuse (3 km aller/retour) en raison du passage fréquent de nombreux ferries. En effet, Portoferraio est la principale ville de l’île et le principal port d’accès vers le continent avec plusieurs routes maritimes (vers Bastia FR et Piombino IT). Du bar la vue sur Portoferraio est magnifique et décidons d’y retourner en débarquant un peu avant sur la plage Le Viste en face du « scoglietto di portoferraio » petite île surmontée d’un phare.

Nous visitons la vieille ville et mangeons à midi sur place. Une enceinte de murailles et des forts composent le centre historique de Portoferraio. En 1814, l’île est le premier lieu d’exil pour Napoléon Bonaparte qui s’installe à Portoferraio. À cette époque, le transport du fer de l’île vers le continent passe par le port de Portoferraio, d’où son nom actuel

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En fin d’après-midi (vers 18h), alors que nous souhaitons embarquer pour finir le programme de la journée : la tempête se déchaîne, les rouleaux interdisent de quitter la plage. Nous décidons d’attendre que le temps se calme, mais 1h après nous nous rendons à l’évidence : la météo ne fait qu’empirer. La situation se complique d’avantage quand les vagues menacent d’emporter les kayaks alors que la plage est minuscule et à flanc de falaise ! Nous décidons de monter les kayaks un peu plus hauts via le chemin sinueux qui donne accès à la plage et de les laisser là pour la nuit (avec toutes nos affaires). Après tergiversations, nous nous rabattons sur un hôtel du centre historique (70 € la nuit / pers) et mangeons dans un petit restaurant sur le port. La soirée fut très bonne, cette pose gastronomique nous a vraiment fait du bien et remonté le moral.

Jour 6 (mercredi 9 juillet) : la galère !

Après une nuit à l’hôtel et une vraie douche, nous espérons pouvoir embarquer et finir notre périple pour la dernière journée de navigation. Malheureusement, la météo reste à la tempête et la situation ne doit pas s’améliorer après au moins 2 jours. Ayant déjà perdu 1 j de navigation et notre jour de marge ne suffisant pas, nous prenons la décision difficile d’abandonner la partie et d’interrompre là notre tour de l’île d’Elbe. Par chance Portoferraio étant le principal port de l’île nous avons des départs réguliers en ferries vers Piombino, notre ville de départ où la voiture nous attend.

Seulement, il reste à transporter nos kayaks restés à flanc de falaise vers le port, c’est-à-dire traverser entièrement le centre historique avec nos 4 kayaks (30 kg chacun) et nos affaires (30 kg de plus). Après avoir écumés tous les loueurs de voiture de la ville, sollicités des taxis et tenté notre chance dans les boutiques nautiques, nous restons livrés à nous-mêmes pour cette tâche difficile. Nous transportons donc nos kayaks à la main à travers la ville et ses rues étroites et pentues à l’aide d’un diable prêté par un loueur et d’un caddie de supermarché « trouvé » au bord d’une rue. Quelle galère ! Il nous a fallu toute la journée pour transporter nos 4 kayaks sur 1,4 km : de la plage « Le Viste » juste avant la pointe « i Fratelli » vers le quai « Calata Italia » à l’embarcadère du ferrie.

Après cet effort sous un soleil de plomb on s’autorise un petit apéro bien mérité sur le port. Mais quelle déception : le bar ne fait pas de mojito pourtant mentionné sur sa carte, et aucun autre cocktail de sa carte non plus ! Décidément, le sort s’acharne contre nous…

Nous prenons enfin le ferri et rentrons à Piombino. Nous trouvons à San Vincenzo un camping à proximité de la mer et dormons là pour la nuit. On fait un petit saut sur la plage pour admirer la tempête avant d’aller se coucher :

San Vincenzo et la tempête

San Vincenzo et la tempête

Jour 7 (jeudi 10 juillet) : tourisme

Petite visite de l’Italie continentale :

  • Sienne (Siena) avec sa tour la Torre del Mangia, le site de la course de chevaux Palio delle Contrade et la cathédrale de Sienne (le Duomo) où nous mangeons au restaurant (touristique… 🙁 ) sur la célèbre place Piazza del Campo
  • San Gimignano la ville au 15 hautes tours cerclée par une enceinte de murailles au sein d’une campagne dominée par les vignes où nous mangeons le soir au restaurant (un vrai délice 🙂 )
San Gimignano

San Gimignano

Jour 8 (vendredi 11 juillet) : retour à Lyon

Retour en France, départ tôt le matin du camping et arrivée tard le soir à Lyon vers 1h du matin. Sans oublier de s’arrêter en chemin dans quelques villes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO :

  • Carrare (Carrara), où nous sommes tombés en plein « Marble Weeks » avec des œuvres monumentales en marbre disposées partout dans la ville
Carrare

Carrare

  • Petit arrêt à Portovenere (parc national des Cinque Terre) et le Golfo di Poëti.
Portovenere

Portovenere

Bilan

Distance total réellement réalisée : 113 km sur 150 km prévus soit 75% du tour de l’île. Au cours de ce raid sportif, on n’a pas été déçus par le cadre de vie et avons pris le temps de profiter de la baignade. Malgré les désagréments de fin de parcours, on s’en est bien sortis et avons profité du continent pour de belles visites à pieds. L’Italie est vraiment belle et la gastronomie excellente.

Conseil d’importance pour ceux qui veulent faire le tour de l’île d’Elbe, toujours bien prévoir 1 à 2 jours de marge et ne jamais laisser les kayaks à flanc de falaise sur une plage trop petite !