Week-end sur le Lac du Bourget (31 jan – 1er fév 2015)
Le lac du Bourget fait partie des grands classiques hivernaux de CKLOM. La ballade part de Chanaz, emprunte le canal de Savières qui débouche sur le lac du Bourget.
Situé en Savoie, c’est le plus grand lac naturel d’origine glaciaire en France, après le lac Léman. La qualité de l’eau du lac est relativement bonne : l’eau est très limpide. Le lac et le canal abritent un grand nombre d’espèces d’oiseaux présents en nombre durant l’hiver. Des roselières bordent le lac au nord (près du canal) et au sud.
Logistique
Hébergement
Nous logeâmes dans deux chalets en bois sur pilotis construits sur un bras du canal de Savières « Les Îlots de Chanaz ». Nous avions vue sur nos kayaks et pouvions embarquer à 2 minutes des chalets. Nous sommes restés 2 jours et 2 nuits sur place du vendredi soir au dimanche après-midi.
Par saison froide, disposer d’un hébergement chauffé avec tout le confort moderne (couchages, cuisine, salle de bain, grande salle à manger) change radicalement les conditions d’un week-end sportif. Habitués aux conditions spartiates des bivouacs en pleine nature le reste de l’année (de mars à octobre), pour rien au monde on renoncerait aux chalets l’hiver.
Pense-bête pour l’an prochain : se munir de liquide vaisselle, de papier toilette, de filtres à café et de produit pour lave-vaisselle. Heureusement qu’on avait un tire-bouchon !
Transport
Le transport de Lyon à Chanaz est assuré par un camion de 9 places + une remorque avec les 13 bateaux + 3 voitures.
La proximité du lac du Bourget à moins de 2h par la route de Lyon en fait une destination privilégiée.
Nourriture
Nous avons fait les courses avant de partir et avons fait quelques emplettes de dernière minute sur place.
Au menu, des repas chauds et nourrissants : brandade de morue, choucroute garnie, soupe et charcuterie.
Et en apéro, les inévitables liqueurs faites maisons… avec modération, évidemment.
Équipement de kayak hivernal
Par une température extérieure de -5°C ressentie, il faut être bien équipé pour ne pas se transformer en glaçon ! Heureusement nous étions bien préparés et chaudement habillés pour affronter le froid. Selon la FFCK (Fédération Française de Canoé-Kayak), nos conditions étaient « extrêmes ». Nous avons d’ailleurs pour l’occasion rédigé un petit manuel du kayakiste par grand froid.
Notre préparation, notre équipement et notre logistique nous ont permis d’affronter les conditions de froid en toute sécurité.
Caractéristiques et itinéraire
- Circuit : de Chanaz au lac du Bourget via le canal de Savières (rive Ouest samedi, rive Est dimanche)
- Niveau : intermédiaire (à cause du froid)
- Distance : 26 km (jour 1) + 14 (jour 2) = 40 km
- Durée de navigation : 5h30 (jour 1) + 3h (jour 2) = 8h30
- Vitesse moyenne : 4,7 km/h (rythme raisonnable, pauses comprises)
- Participants : 14 kayakistes + 1 promeneuse
- Bateaux : kayaks de mer (12 K1 et 1 K2)
- Météo : très froid, nuageux, chutes de neige
- Température de l’air : -5 °C ressentie (très froid)
- Température de l’eau : 7 °C
- Coût : 75 € / personne (transport, hébergement, nourriture)
Programme détaillé
La veille, vendredi 30 janvier : le départ
- 17h30 : rendez-vous au club pour préparer le départ (monter les bateaux sur la remorque, charger le camion avec les accessoires de navigation, la nourriture, et les affaires personnelles)
- 18h45 : départ par la route en convoi
- 19h : petit arrêt dans une station service pour faire le plein d’essence et ajuster le niveau de pression des pneus de la remorque
- 21h : arrivée à destination à Chanaz et installation dans les chambres
- 22h : repas collectif
- minuit : extinction des feux !
Samedi 31 janvier : rive Ouest
- 8h : réveil avec le soleil
- 8h30 : petit-déjeuner collectif et préparation du repas de midi à emporter
- 9h15 : mise en tenue de kayak
- 10h : déchargement des bateaux de la remorque
- 10h30 : embarquement sur l’eau et début de la navigation sur le canal de Savières que l’on remonte jusqu’au lac du Bourget
- 12h40 : pause midi sur le lac dans la grotte de Raphaël à Saint-Pierre-de-Curtille
- 13h40 : embarquement et poursuite de la navigation sous les chutes de neige abondantes
- 17h : retour à Chanaz, étirements, douche
- 19h : apéro, repas
- minuit : extinction des feux !
Dimanche 1er février : rive Est
- 8h : réveil (plus difficile que la veille…)
- 8h45 : petit-déjeuner collectif
- 9h45 : mise en tenue de kayak
- 10h30 : embarquement
- 13h30 : retour à Chanaz, douche
- 14h15 : repas de midi collectif
- 15h30 : rangement, grand nettoyage, on rend les clés des chalets
- 16h20 : départ par la route pour Lyon
- 18h30 : arrivée au club, rangement des bateaux et du matériel
- 19h : fini !
Faune
La faune (surtout les oiseaux) est très riche, voici quelques espèces rencontrées au cours de nos navigations :
- la foulque macroule, pas très rapide
- le canard colvert, en très grand nombre
- le fuligule milouin, assez rare
- le cygne tuberculé, imperturbable comme d’habitude
- le héron cendré, très farouche
- le cormoran, toujours en train de pêcher
- le martin pêcheur, au plumage très coloré et au vol si rapide (difficile à photographier)
- la mouette, chez elle partout
- le ragondin, en route vers son terrier sur la rive du canal de Savières
Voici quelques vidéos de la faune locale :
Photos
Le canal de Savières
Le canal est la délimitation naturelle des communes de Chanaz au sud, Vions au nord et Chindrieux à l’est. Il est un des rares cours d’eau d’Europe dont le cours peut s’inverser naturellement et en intégralité lors des crues du Rhône. Il est l’émissaire du lac du Bourget (c’est-à-dire son déversoir). Sa longueur est de 4,5 km. Les Îlots de Chanaz étant situés à son extrémité, la navigation aller/retour entre le point d’embarquement et le lac du Bourget représente une distance de 9 km.
Le canal a des parties très domestiquées et bordées par des maisons et quais en pierres, mais a aussi des côtés plus sauvages. Beaucoup d’arbres le long du cours d’eau ont des branches qui se couchent juste au dessus de l’eau, il faut s’en éloigner en kayak sous peine de se faire griffer…
Le canal est très sinueux, c’est l’occasion de mettre en pratique la théorie sur les contre-courants et les zones de cisaillement. D’ailleurs Erick a failli embrocher Claire, il faut faire attention quand on a 13 bateaux sur l’eau.
Le lac du Bourget – rive Ouest (Conjux)
Pause midi dans la grotte de Raphaël (Saint-Pierre-de-Curtille)
Chacun sort sa gourde et son thermos. Qui va se changer pour mettre une tenue sèche, qui va mettre un sur-pantalon sur son long john en néoprène… Et on sort la cocotte minute avec la brandade de morue qu’on va faire réchauffer sur un brûleur à gaz. Manger et boire chaud, quelle satisfaction ! Et dessert au chocolat, quel bonheur.
Pour se réchauffer et faire sécher nos gants, on allume un feu de bois à l’aide des morceaux de bois disponibles sur place et des bûchettes que l’on a amené pour l’occasion.
Hervé a réussi à brûler partiellement ses gants en les laissant trop près du feu. Chaque année, c’est le drame : une paire de gants ou de chaussures y passent !
Et c’est au moment de repartir que la météo nous joue des tours : abondantes chutes de neige. On ne voit plus qu’à 100 mètres. La rive opposée du lac est devenue invisible derrière un front de neige impénétrable. Plus question de traverser sans visibilité, on reste de ce côté ouest du lac.
Poursuite rive Ouest
C’est sous les chutes de neige, que nous croisons des lieux remarquables :
- l’Abbaye d’Hautecombe à Saint-Pierre-de-Curtille
- le Château de Saint-Gilles à Conjux
Retour au chalet
Après une journée de navigation fatigante, on a bien mérité un peu de repos : douche chaude et étirements avant de se retrouver tous ensemble pour l’apéro.
Et là, c’est l’enchantement des sens : liqueur de Vanille d’Hugo, eau de vie de Poire d’Annie, le célèbre punch de Georges, la bière Jenlain préférée d’Erick, etc. Du réconfort après l’effort.
Et là c’est le drame : Georges renverse du rhum sur la table, quel sacrilège. Heureusement Erick est là et va jusqu’à lécher la flaque de rhum à même table. On est prêt à tout pour goûter de ce délicieux breuvage…
Et on enchaîne avec le repas : une bonne choucroute garnie (et sa corvée d’épluchage de pommes de terres) et une salade de fruits (avec une lichette de rhum). La choucroute est énorme et on peine à finir… mais Vincent se dévoue et sa célèbre expression :
« s’il en reste un peu, j’en reprendrais bien encore un petit peu »
Vincent
Après le repas, grands débats sur la vie, le monde… Et le mot du jour qui arrive comme un cheveu sur la soupe : « interlope« . Et personne pour se souvenir comment il est arrivé là !
La soirée se termine par une bataille de bouchons de liège (et il y en a en quantité…) entre Eric, Hervé et Hugo.
Puis, chacun migre vers ses quartiers pour une bonne nuit de sommeil.
Le lac du Bourget – rive Est
Levé tôt après une nuit agitée : une montre sonne à 5h du matin, mes colocataires engagent une vive discussion à 7h30, bien avant le levé officiel arg!!! et la grande baie vitrée est ouverte à 1 m de moi encore couché dans le canapé, merci pour le courant d’air ! Les joies de la vie en communauté ! Mais ce n’est pas ça qui va entamer notre bonne humeur 🙂
On découvre avec effroi le vol d’un de nos bateaux au cours de la nuit. C’est la mauvaise surprise du week-end ! Pourtant en plein hiver, loin des grands centres, et en pleine nuit !
Cette journée de navigation sera courte pour ne pas rentrer trop tard sur Lyon et parce-que la météo ne s’annonce pas meilleure que la veille : la neige commence déjà à tomber de bon matin. Environ un tiers des effectifs renoncent à naviguer, les courageux se lancent dans l’aventure sans regrets et ils auront raison ! Nous longeons la rive est à Chindrieux jusqu’au Port de Châtillon où nous croisons successivement un cygne solitaire qui nous accompagne dans notre navigation, des plongeurs sur la plage de Châtillon, des pêcheurs mal embouchés et la police à qui nous confions notre mésaventure de la nuit (vol d’un kayak).
et le retour via le canal de Savières
Retour
Enfin pour finir : douche bien chaude, repas collectif, rangement du matériel et des bateaux, nettoyage des chalets et départ en voiture pour Lyon.
Ce week-end a mis à l’épreuve notre endurance et notre résistance au froid. La météo a été aussi froide que l’ambiance a été chaude !