Ce dimanche, nous avons navigué dans les gorges du Haut Rhône de la Suisse (en fait juste avant, à Vulbens) à Génissiat.

Le Haut Rhône est la partie géographique du Rhône entre le lac Léman et sa confluence avec la Saône à Lyon. Sur ce tronçon le fleuve rencontre une succession de gorges étroites et de plaines aux champs d’inondations étendus (Source : Syndicat du Haut-Rhône). Notre itinéraire de Vulbens à Génissiat nous a fait rencontrer des gorges étroites dont le défilé de l’Écluse, et les défilés de Bellegarde. Nous avons croisés un affluent jurassien de la rive droite : la Valserine.

Caractéristique et itinéraire

• Parcours : de Vulbens au barrage de Génissiat, à la frontière entre l’Ain et la Haute Savoie, non loin de la frontière Suisse
• Niveau : intermédiaire (à cause du mauvais temps, sinon aurait été facile)
• Distance : 24 km
• Durée de navigation : 4h30
• Vitesse moyenne : 4,6 km/h, pauses comprises (avec un vent de face et très peu de courant)
• Participants : 10 + 1 moniteur (*), de 25 à 65 ans
• Bateaux : kayaks de mer (K1)
• Météo : froid, vent de face (30 km/h) et pluie le matin ; éclaircies et pluie fine l’après-midi
• Température de l’air : 5 °C
• Niveau d’eau : niveau correct, courant très faible
• Transport : 2 heures x 2 depuis Lyon
• Coût : 37 € / personne (transport, moniteur)

Pour cette sortie sur le Haut Rhône nous nous sommes fait accompagné par un moniteur breveté d’état : Pierre Descôtes (*, voir coordonnées en fin d’article) qui connaît très bien les lieux et nous a dispensé de bons conseils techniques au cours de la navigation.

Dans le Haut Rhône les étiages (niveaux d’eau bas hivernaux) ne sont jamais extrêmes grâce à la modulation artificielle du Léman qui soutient les débits pendant la saison froide (Source : Zone Atelier Bassin du Rhône). Ainsi, le niveau d’eau constaté était correct : de 2 mètres seulement en dessous de son niveau normal (5 m). Le débit de l’eau était très faible.

La météo a été mauvaise avec du vent de face pendant une bonne partie de la matinée et un faible débit qui nous ont amené à pagayer dur… D’où un niveau de difficulté estampillé comme « intermédiaire ».

La flore et la faune

En raison du mauvais temps, les animaux se font faits rares. Habituellement cet itinéraire est très riche en faune sauvage.

Une petite liste d’animaux et de plantes aperçus :

• le cygne
• le canard colvert
• le harle bièvre
• le cormoran (et beaucoup de juvéniles)
• le sanglier
• des entrées de terriers de castors
• des primevère sauvage
• des roselières

Vidéo

La vidéo suivante reprend les photos avec des commentaires mais aussi quelques petits extraits vidéos.

Photos

Vulbens

Nous embarquons à Vulbens au niveau de la mise à l’eau aménagée sur le Chemin de Cologny juste en amont du pont Carnot, les pieds dans une glaise épaisse et collante.

Nous remontons le Rhône sur 2 km en attendant qu’une partie du groupe fasse une navette au point d’arrivée à Génissiat et y laisse un véhicule.

Pierre Descôtes, notre moniteur fait un point technique devant le pont Carnot qui délimite les communes de Vulbens, Chevrier et Collonges juste avant Fort-L’Ecluse : correction du mouvement de pagaie, conseils vestimentaires et divers conseils techniques.

On voit aux marques sur le pont Carnot que le niveau de l’eau est de 2 m au dessous de côte habituelle. L’épaisseur de la vase sur les rives en atteste également.

Léaz et Fort-L’Ecluse

Nous entrons dans la commune de Léaz (sur la rive droite) par le Fort-L’Ecluse. Sur la rive gauche, on trouve Clarafond-Arcine.

Le défilé de l’Écluse est depuis l’époque romaine un passage naturel stratégique entre le Jura et les Alpes. Ce fort militaire en protège le passage depuis le 16ème siècle (Source : Wikipédia).

Ruisseau de Parmant

Le ruisseau de Parmant déboule dans le Haut Rhône dans la commune d’Éloïse sur la rive gauche. A son embouchure le Parmant a formé sur une centaine de mètres une gorge étroite et sinueuse dans le grès calcaire. Cette gorge appelée « Tines de Parnant » est difficile d’accès pour les piétons mais aisée d’accès en kayak quand le niveau d’eau est bas. La glaise est très abondante à la confluence mais est remplacée par des graviers à l’intérieure de la gorge. Une chute d’eau de quelques mètres ponctue cette gorge. Le bruit de cette chute se réverbère sur les parois de la Tines, ce qui contribue à une ambiance très spéciale.

Et on quitte Éloïse par le Pont de Grésin. C’est un pont suspendu exclusivement piéton qui relie Éloïse (rive gauche) à Léaz (rive droite) juste avant Bellegarde-sur-Valserine.

Bellegarde-sur-Valserine

Bellegarde-sur-Valserine est la seule zone urbaine que l’on va croiser au cours de notre navigation. On y trouve plusieurs ponts ainsi qu’un cours d’eau : La Valserine que ‘on peut remonter sur quelques centaines de mètres avant une chute qui termine une gorge inaccessible en kayak. L’ancienne usine électrique Louis Dumont fit de Bellegarde-sur-Valserine la première ville électrifiée de France en 1882. Elle est accolée à la biscuiterie de l’Amandier (désaffectée) qui jouxte la cascade de La Valserine et que l’on voit sur les photos. Quelques cygnes ont élu domicile en centre ville.

Saint-Germain-sur-Rhône

Au niveau de Saint-Germain-sur-Rhône nous croisons un petit cours d’eau qui chute d’une falaise non loin du chemin rural dit le Ringe. Douche fraiche garantie !

Injoux-Génissiat (et pause repas)

Nous arrivons enfin au Barrage de Génissiat qui sera la dernière étape de la navigation. Nous débarquons sur le chemin la Ganguillone. Le Barrage de Génissiat est le premier barrage et la première centrale hydroélectrique française construite sur le Rhône. La CNR (Compagnie Nationale du Rhône) est créée en 1933 spécialement pour cet aménagement et exploite depuis les centrales hydrauliques du Rhône pour la production d’électricité.

Nous prenons 2h pour nous changer, manger et faire une pause avant de nous lancer dans une balade à pied.

Seyssel

L’option de poursuivre du barrage de Génissiat au barrage de Seyssel (10 km) après un portage de 1,6 km (ou une navette en minibus) a été abandonnée faute de temps afin de ne pas compromettre la visite des anciennes carrières de Franclens.

Challonges : balade à pied (1h A/R)

Pour se rendre dans les anciennes carrières de Franclens, il faut passer par la forêt de Challonges. Et ce n’était pas une partie de plaisir : forte pente, de la boue et un sol qui se dérobe facilement sous nos pieds. Mais le cadre est magnifique, avec des mousses épaisses couvrant la végétation.

Après avoir franchit des ruisseaux, des arbres morts barrant le chemin, nous arrivons devant une chute d’eau à la confluence du ruisseau de Baud qui tombe d’une falaise pour arriver dans le Haut Rhône. Nous passons derrière la chute pour pouvoir aller plus loin.

Franclens (30 mins)

Après une marche de 30 mins dans la forêt nous arrivons dans les anciennes carrières dites de « Seyssel » à Franclens. Ces carrières ont été exploitées de l’antiquité jusqu’à la fin du 19ème siècle. Elles ont fournis des blocs de grès calcaire ayant la réputation de durcir au contact de l’air. La présence du Rhône ont naturellement facilité leur transport jusqu’aux villes consommatrice, surtout Lyon (Source : commune de Franclens).

Des carcasses de voiture dénotent la présence d’un carrossier à l’aplomb de la falaise, c’est un triste spectacle qu’on ne s’attend pas à trouver en de tels lieux.

Pour de belles photos de ces grottes, consultez le site Aventure Minière – Carrière de pierre de Franclens.

 

 

(*) :

Un grand merci à notre moniteur Pierre Descôtes qui nous a accompagné durant cette journée sur le Haut Rhône, prodigué nombreux conseils techniques et fait découvrir des sites insolites.

Pierre Descôtes
Accompagnateur en Montagne
Moniteur Canoë-Kayak
Photographe, réalisateur de diaporamas
7 Vieux Pont  73600 MOUTIERS
0672769031