Week-end kayak de mer dans le Var : de Saint-Mandrier à Bandol (1-3 mai 2015)
Pour ce week-end prolongé du 1er mai, nous avons choisi un itinéraire original qui démarre dans la rade de Toulon et nous porte jusqu’à Bandol.
Cette sortie a été très riche : petits ports magnifiques, plages de sable fin, chapelet d’îles très découpées, bâtiments militaires, quelques traversées… bref, ce fut un concentré de toutes les configurations possibles en Méditerranée.
A la frontière entre le département du Var et celui des Bouches du Rhône, nous avons navigué autour de Six-Fours-les-Plages qui est riche d’un patrimoine viticole, d’un passé militaire et d’un environnement préservé.
Caractéristiques et itinéraires
- 3 parcours :
- Presqu’Île de Saint-Mandrier sur mer,
- Six-Fours-les-plages et Archipel des Embiez,
- Sanary-sur-mer et Bandol
- Météo : éclaircies et vent moyen (30 km/h tous les jours)
- Niveau : intermédiaire du fait de la météo peu favorable
- Durée du week-end : 3 jours
- Distance totale : 55 km (22 + 23 + 10) en 3 jours
- Durée de navigation cumulée : 13h (4h30 + 6h + 2h30)
- Vitesse moyenne estimée : 4,2 km/h
- Participants : 9 (dont 1 promeneuse)
- Bateaux : kayaks de mer (4 K1 et 2 K2)
- Température de l’air : 15°C, 10°C ressentis à cause du petit vent frais persistant
- Température de l’eau : 15°C
- Transport : 5h x 2 depuis Lyon
- Hébergement : sous tentes, dans un camping
- Coût : 106 € / personne (transport, camping, nourriture… dont un sacré bon fromage!)
Logistique
Nous voyageons à bord du minibus de 9 places du club équipé d’une remorque pour le transport des bateaux. Partis la veille au soir, nous arrivons à minuit au camping.
Nous utilisons exclusivement le matériel du club, comme à l’habitude :
- transport :
- mini bus de 9 places
- remorque pouvant transporter 12 kayaks
- navigation :
- les kayaks
- les jupes, gilets et pagaies
- matériel de sécurité
- pharmacie
- camping :
- les ustensiles de cuisine
Pour le reste (vêtements, petit équipement de navigation, tentes), il s’agit d’équipement personnel.
Quant à la nourriture, nous avons fait les courses peu avant de partir et partageons tous les frais.
Nous avons logé sous tentes dans un camping à Six-Fours-les-Plages à proximité des points d’embarquements de nos 3 itinéraires.
Pour les repas : petit déjeuner et diner au camping, casse-croûte de midi sur les plages en cours de navigation.
Faune et flore
- beaucoup de goélands
- quelques cormorans
- des hirondelles de rivage à flanc de falaise
- sur la terre ferme : pies, pigeons et tourterelles
- des griffes de sorcières et oiseau de paradis en fleurs à cette saison
- des pins parasols et beaucoup de palmiers
- des plongeurs, véliplanchistes, pêcheurs, et autres adeptes de kitesurf…
Villes traversées
- La Seyne-sur-Mer + Rochers des Deux Frères
- Saint-Mandrier-sur-Mer
- Six-Fours-les-Plages + Archipel des Embiez
- Sanary-sur-Mer
- Bandol + Île de Bandor
Photos
Jour 1 : Presqu’île de Saint-Mandrier sur mer (22 km)
Météo : nuageux et venteux avec de la pluie dans l’après-midi.
Après avoir entendu les oiseaux chanter une bonne partie de la nuit (c’était vraiment un camping à la ferme…), nous nous levons à 8h pour un solide petit déjeuné, préparons le casse-croûte de midi que nous emportons dans les kayaks et embarquons vers 11h.
Nous partons de la Seyne-sur-mer depuis l’isthme des Sablettes sur sa rive Nord qui délimite la frontière avec la commune de Saint-Mandrier sur mer. La presqu’île de Saint-Mandrier commence par une zone industrielle et est suivie d’une zone d’élevage de poissons.
Nous traversons l’Anse du Creux Saint-Georges et nous arrivons dans le magnifique petit port de Saint-Mandrier avec ses maisons colorées et ses petits bateaux de pêche le long de la Place des Résistants où sied la Maire.
Nous quittons le port en passant devant l’école de plongée et le centre d’entraînement du Commando Hubert de la Marine Nationale (nageurs de combat). On se sent tout petit face aux bâtiments de guerre qui protègent l’école de combat.
Puis nous faisons de tour de la presqu’île par l’Est en longeant une longue zone militaire.
Au Sud se trouvent plusieurs plages (Coudoulière, Cavalas) sur lesquelles nous ne pouvons débarquer en raisons de la forte pente de la plage et des rouleaux.
Nous faisons finalement une halte pour casser la croûte sur la plage Sainte-Asile.
Puis nous repartons en direction des Rochers des Deux Frères à côté du Cap Sicié qui forme la pointe méridionale de La Seyne-sur-Mer. Nous nous amusons beaucoup à passer entre les deux rochers, ce que nous faisons plusieurs fois de suite.
Puis nous remontons la côte jusqu’à la plage des Sablettes. De là, nous n’avons que 300 mètres à faire à pied pour récupérer notre véhicule.
De retour au camping, une bonne douche, un petit apéro, et nous préparons le repas (un poulet basquaise avec que des produits frais) qui sera délicieux. Puis de nouveau apéro : liqueur de vanille faite maison par Hugo et schnaps de Claire. Et dodo vers 23h.
Jour 2 : de Six-Fours-les-plages à Sanary-sur-mer et Archipel des Embiez (23 km)
Météo : nuageux et venteux le matin, beau soleil l’après-midi et protection du vent par les îles au retour.
Nous partons pour Sanary-sur-mer avec du vent de 30 km/h et de la houle jusqu’à 1 mètre. Six-Fours-les-plages porte bien son nom car sa rive Ouest est constellée de plages de sable fin. Arrivés devant le port de Sanary nous croisons un grand voilier de 4 mats à l’abri duquel nous faisons une petite pause.
Puis nous allons au Port de Sanary où nous nous arrêtons pour consulter la météo de l’après-midi à la Capitainerie : ça devrait continuer à venter…
Nous profitons d’être à l’abri dans le port pour le visiter en bateaux. Ce port est absolument magnifique, le ravissement nous gagne tous. Nous sommes mêmes accueillis par une fanfare… à moins que ce ne soit pour le 4 mats qui mouille un peu plus loin !
Et nous faisons demi-tour en direction de l’Archipel des Embiez. A son approche, au large de la plage du Cros, nous sommes pris en tenaille par un groupe de véliplanchistes et des kitesurfeurs. La traversée de la zone est dangereuse avec le vent et les débutants à voile qui ne maitrisent pas tous leur engin, d’autant qu’au-delà de la bande côtière des 300 m et jusqu’à 2 miles, leur vitesse est libre. Plusieurs d’entre nous sommes frôlés. Le respect d’une zone de sécurité des 300 m de la plage n’est donc pas toujours suffisant. Les règles de priorité en mer sont simples : c’est le moins manœuvrant qui est prioritaire. Les kayaks de mer doivent donc laisser la priorité aux planches, mais il est très difficile d’anticiper la trajectoire d’une vingtaine de planches venant de toutes parts. Nous décidons de rester grouper et de traverser au plus vite cette zone.
A la pointe Sud-Ouest de Six-Fours l’Archipel des Embiez est constitué de nombreuses îles de tailles diverses assez jolies et accessibles pour certaines d’entre elles par la terre : c’est l’Île du Petit Gaou qui est devenue au fil de l’ensablement la presqu’île du Brusc, et l’île du Grand Gaou. En effet toute la zone entre le Port du Brusc et ces deux îles est ensablée : il n’y a que 50 cm de fond. Mais ça passe sans problème avec les kayaks.
Nous accostons sur une plage de la rive Est du Petit Gaou donc l’accès normalement interdit est autorisé de façon expérimentale aux kayaks. Nous mangeons là et profitons un peu du soleil avant de repartir pour un tour de l’Archipel. Nous tentons la baignade, mais même à 300 m de la plage, le fond ne fait que 30 cm, FAIL !
Les photos panoramiques de l’Archipel des Embiez :
En suivant la trace de deux prédécesseurs en faisant du rase cailloux, Hugo dessale malencontreusement au niveau de la Pointe de Cougoussa, déstabilisé par un ressac inattendu. A l’eau hors du kayak, il trouve refuge sur un rocher et récupère le bateau avec l’aide de ses compères Georges et Vincent et la pagaie volage grâce à Eric. Pas de bobo à déplorer : la tenue néoprène (pour les jambes) et la veste étanche ont joué pleinement leur rôle. Il faut alors vider l’eau du kayak, le remettre droit et préparer la phase de remise à l’eau en toute sécurité depuis les rochers, pas évident avec les vagues qui déferlent sans cesse. Aux bons soins des sauveteurs du jour Hugo rembarque en toute sécurité et vogue la galère ! Merci à eux.
Profitons de cet évènement pour rappeler les consignes de sécurité à respecter en cas de dessalage à proximité des rochers :
- esquimauter ou quitter le kayak si cela n’est pas possible,
- se signaler au groupe,
- rester à proximité du kayak et ne pas laisser s’échapper la pagaie,
- ne pas se mettre entre le bateau et les rochers, mais entre les vagues et le bateau,
- remettre le kayak à l’endroit et le vider (seul avec une éponge ou une écope, ou bien en le retournant selon la procédure la plus adaptée à la situation),
- rembarquer seul ou avec une aide extérieure,
- manger une barre énergétique pour compenser la dépense calorique, surtout si l’eau est froide.
Évidemment, la prévention est la meilleure façon d’éviter un dessalage :
- adapter la distance de sécurité entre le kayak et la rive selon les conditions (houle, vent),
- anticiper le ressac en étudiant plusieurs cycles de vagues avant de passer entre deux rochers,
- bien lire la surface de l’eau pour détecter des obstacles sous la surface…
Mais on n’est jamais à l’abri d’un dessalage au débarquement, lors d’un rase cailloux, face à une vague scélérate ou suite à une collision avec un autre kayakiste… Les sorties en mer apportent leur lot d’incartades, ça fait partie de la vie du kayakiste !
Nous passons dans le Port du Brusc sur la plus grande île de l’archipel : l’Île des Embiez, mais la visite est assez décevante. Le port est sans âme, nous le quittons rapidement. Et nous traversons vers la plage du Cros, notre point de départ.
Bon, après quelques douches au camping, la douce chaude à jeton, c’est bien 4 min et pas 8 min ! La pub est mensongère ! Mais on est habitué à des conditions rustiques, alors on va pas se plaindre… 🙂
Apéro à l’eau de vie du grand-père d’Annie. C’est officiel, Kathy est une pro du lancer de Tuc (façon frisbee) et Annie une pro de la réception. Quant à Pierre, c’est pas encore ça.
Nous avons de la chance, il y a très peu de moustique en ce moment.
Jour 3 : de Sanary-sur-mer à Bandol (10 km)
Météo : pour ce dernier jour, il y a un grand soleil et un vent de sud-est modéré (30 km/h) dont nous sommes soit protégés par la baie de Bandol soit qui nous pousse à l’arrière.
La pleine lune cette nuit était éclatante, le masque de sommeil n’était pas de trop. Nous nous levons un peu plus tôt pour ce dernier jour (7h30 au lieu de 8h) afin de profiter de la journée avant le retour à Lyon le soir même.
Nous partons peu avant le port de Sanary-sur-mer avec une mise à l’eau aménagée sur un parking bien conçu pouvant accueillir camion et remorques. Nous longeons la côte très sauvage jusqu’au port de Bandol où fous faisons une pause casse-croûte en face de l’Île de Bendor.
Après la pause de midi, nous convenons de nous arrêter là et de profiter du port de Bandol pour flâner à la terrasse d’un bar avant de prendre la route pour espérer ne pas rentrer trop tard.
Après 2h de promenade nous quittons Bandol vers 17h pour arriver à 22h à Lyon.
Nous profiterons de la séance d’entraînement du mardi soir pour nettoyer les bateaux au club.
Organisation
Le fonctionnement du club repose intégralement sur l’action de ses adhérents bénévoles. Le programme annuel des sorties en kayak de mer étant assez chargé, il est nécessaire que chacun s’y colle de temps à autre sinon les forces s’épuisent et les sorties au programme s’amenuisent.
Cette fois, l’organisation de la sortie a été confiée à Hugo. Ce fut l’occasion de découvrir le côté « arrière-boutique » des sorties. Je vais donc vous décrire ici les étapes de mise au point d’une sortie et les détails de son organisation.
Les grandes étapes :
- avoir une idée originale et la soumettre aux réunions de définition du programme semestriel
- si l’idée est collectivement acceptée et mise au programme, il faut l’organiser
- et faire un petit débriefing après la sortie pour définir les détails à améliorer
Le détail de l’organisation :
- définir un niveau de difficulté (généralement « facile » pour garantir l’accès le plus large aux adhérents), dépend de multiples facteurs : difficulté technique, saison, longueur des étapes, durée de navigation, nombre de jours cumulés…
- définir les dates de la sortie (les réunions programmatiques les calent généralement durant les ponts et autres week-end prolongés)
- concevoir l’itinéraire précis de navigation et identifier les points de débarquement/embarquement et de pause casse-croûte, éditer les cartes
- trouver un hébergement (camping, bivouac)
- tenir compte des contraintes locales et réglementaires pour la navigation, l’accostage et le bivouac
- proposer un menu pour les repas et faire les courses avant le départ
- trouver un moyen de transport pour se rendre sur place (implique généralement un minibus du club) et anticiper les navettes éventuelles entre étapes
- calculer un budget prévisionnel
- s’assurer de la disponibilité des bateaux, remorques et minibus le jour de la sortie
- gérer la communication autour de l’évènement ainsi que les inscriptions des adhérents
- gérer le matériel collectif nécessaire : matériel de sécurité sur l’eau, affaires de camping, ustensiles de cuisine, gaz et bruleur…
- s’enquérir de la météo jusqu’au dernier moment et annuler éventuellement la sortie en cas de gros grain
L’organisateur d’une sortie n’est pas seul, il délègue certaines tâches à des volontaires.
Avis donc aux prochains volontaires !…
Je remercie aussi les organisateurs vétérans du club que sont Hervé et Georges. Mais aussi les occasionnels : Annie, Louann, Rémi, Arthur, etc. Ainsi que tous les autres qui sont nombreux à donner un coup de main lorsqu’on a besoin d’eux…