Raid Littoral 13 en kayak de mer (2-9 août 2015)

Le Raid Littoral 13 est une randonnée en kayak de mer le long des côtes du département des Bouches-du-Rhône (13) dont la 21ème édition s’est tenue du 2 au 9 août 2015. Ce raid descend le Rhône le long de la Camargue, suit la Côte Bleue jusqu’à Marseille puis se termine après le parcours intégral des calanques.

Le club y a participé avec 6 adhérents. Ce compte rendu relate leurs aventures.

Calanque des Eaux Salées à Carry-le-Rouet

Calanque des Eaux Salées à Carry-le-Rouet

Caractéristiques et itinéraire

itinéraire du Raid Littoral 13

Itinéraire du Raid Littoral 13

  • Météo : canicule, grand soleil
  • Niveau : difficile
  • Itinéraire : descente du Rhône de Tarascon à Port-Saint-Louis, puis navigation le long du littoral des Bouches-du-Rhône jusqu’à La Ciotat
  • Durée du raid : 7 jours
  • Distance totale officielle : 210 km (réelle : 190 km)
  • Vitesse moyenne en mouvement : 7 km/h
  • Température de l’air : 38 °C
  • Température de l’eau : 24 °C
  • Hébergement : dans des locaux abrités de la pluie ou sous tente
  • Participants du club : 6 en kayaks de mer (K1 et K2)
  • Total de participants : environ 40 bateaux pour près de 50 personnes
  • Coût : 250 € l’inscription + 80 € (transport de Lyon, restaurant…), soit un total de 330 € / personne
  • Organisateur pour le club : Georges
  • Organisateur officiel : Comité Départemental de Canoë-Kayak des Bouches-du-Rhône (CDCK13) avec l’appui du Marseille Mazargues Canoë Kayak

Difficulté

Le niveau de ce raid est difficile en raison de nombreux facteurs :

  • étapes de longues distances : de nombreuses étapes ont une longueur comprise entre 30 et 50 km, ce qui est beaucoup
  • vitesse soutenue : surtout en début de raid, le rythme imposé par la tête du groupe était assez élevé (plus de 7 km/h)
  • cumul des journées de navigation : le raid s’étale sur 7 jours
  • chaleur étouffante : en ce début de mois d’août, la météo est aux fortes chaleurs, ce qui met l’organisme à rude épreuve
  • navigation engagée : le dernier jour, les conditions météo étaient difficiles (houle 1.8 m, vent 40 km/h)

Tous ces éléments font de ce raid une épreuve sportive difficile, ouverte aux kayakistes ayant le niveau « pagaie verte » qui valide une certaine technique, endurance, sportivité et une bonne connaissance de son bateau et du milieu marin.

Le niveau global des participants était bon, personne n’a été en difficulté et tout le monde a pu suivre le rythme. Seuls 2 abandons ont été constatés le dernier jour, juste avant la derrière étape entre Cassis et La Ciotat, et ce de façon préventive par les intéressés au vu des conditions météo dégradées.

Bateaux

Ce raid a été l’occasion de découvrir les bateaux des autres participants.

Se détachent principalement deux catégories de kayaks de mer :

  • les bateaux en fibre (verre ou carbone) légers et rapides : en tête du groupe
  • les bateaux en plastique (polyéthylène) : plus lourds, à l’arrière des premiers

Outre les kayaks de mer, une pirogue en fibre conduite par Stéphanie (championne d’Europe) nous a accompagné durant ce raid. On a aussi vu quelques surfskis taillés pour l’ocean racing. Un kayak de mer biplace était équipé d’une voile pour aider à la propultion.

Côté équipement, il a de tout : pagaies de mer classiques, pagaies cuillères de course en ligne, pagaies groenlandaises…

un K2 et une pagaie groenlandaise devant (l'ancien) Pont de Constantin à Arles

un K2 et une pagaie groenlandaise devant (l’ancien) Pont de Constantin à Arles

La grande majorité des raideurs possède son propre kayak. Nous faisons figure d’exception avec nos kayaks appartenant au club. En effet, beaucoup de raideurs ont une pratique individuelle et ne sont affilés à aucun club ou bien ne réalisent que très rarement des sorties au sein d’un club. Or à CKLOM, nous avons une pratique collective du kayak et organisons une sortie par mois en moyenne.

Villes traversées

Affiche du Raid Littoral 13

Affiche du Raid Littoral 13

L’itinéraire nous a fait descendre le Rhône depuis Tarascon jusqu’à son delta en Camargue. Puis, nous avons suivi la côte de Port-Saint-Louis jusqu’à La Ciotat, dernière ville côtière du département des Bouches du Rhônes.

  • Tarascon * (rive gauche du Rhône)
  • Beaucaire (rive droite)
  • Arles *
  • Port-Saint-Louis-du-Rhône * (RG)
  • Fos-sur-Mer –
  • Port-de-Bouc
  • Martigues
  • Sausset-les-Pins *
  • Carry-le-Rouet
  • Ensuès-la-Redonne –
  • Îles du Frioul (Marseille) *
  • Marseille *
  • Calanque de Sormiou (Marseille) *
  • Cassis –
  • La Ciotat –

Légende :

  • villes ayant fourni des installations pour dormir au sec : *
  • villes ayant permis la restauration le midi : –

Le Raid Littoral 13 a cela de particulier qu’il conserve le même itinéraire d’années en années. L’édition 2015 ressemble donc aux précédentes et aux suivantes. Seules les conditions météo et l’évolution de la logistique sont susceptibles d’en changer le profil.

Logistique

Ce raid est de tout confort, on sent l’expérience de 20 ans du comité d’organisation.

En effet, l’organisation s’occupe de tout :

  • prises en charge des bagages par navette au départ jusqu’à l’arrivée chaque journée, inutile donc de les transporter dans les bateaux
  • prise en charge de tous les repas : matin (petit déjeuner), midi et soir ; le repas est préparé soit par un traiteur, soit par l’équipe d’organisation, soit par l’organisme d’accueil
  • apéro avec boisssons fraîches (et glaçons) avant chaque repas (midi et soir) : un camion frigorifique suit le raid à chaque étape !
  • un café chaud après chaque repas
  • possibilité de dormir dans un endroit sec et à l’abri du vent chaque soir, grâce aux installations municipales mises à notre disposition dans chaque ville étape ; pour ceux qui préfèrent le plein air, il reste possible de planter sa tente à proximité
  • des commodités sanitaires avec de vrais douches chaque soir

La logistique est assurée en grande partie par les membres du club de Marseille et notamment ses moniteurs et jeunes compétiteurs qui passeront l’intégralité du raid avec nous à préparer les repas, acheminer nos bagages et assurer la sécurité sur l’eau. L’investissement de ses jeunes est remarquable : serviables et souriants il sont toujours prêts à aider. C’est une belle façon de rendre au club une partie de ce qu’ils ont reçu et qui a contribué à faire d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. C’est une belle leçon qui devrait inspirer tous les autres compétiteurs que nous encadrons dans nos clubs.

Sécurité

La sécurité est assurée par :

  • au moins 3 bateaux à moteur
  • au moins 3 kayakistes chevronnés et leurs kayaks
  • une liaison radio permanente
  • les équipements de sécurité standards : gilets de sauvetage, corne de brume, boot de remorquage, VHF…
bateau à moteur

bateau à moteur

En cette saison touristique de forte affluence, nous débarquons sur des plages très fréquentées pour accéder aux facilités de restauration et aux sanitaires. Les raideurs savent à quel point il peut être délicat de débarquer sur une plage bondée en toute sécurité. De nombreuses municipalités ont donc prévu de matérialiser via un balisage particulier un chenal de navigation jusqu’à un coin de plage spécialement réservé pour nous. La présence de personnels communaux préparant notre arrivée et nous aidant à débarquer (pente élevée et sous les rouleaux) a été très appréciée, je pense notamment à Fos-sur-Mer, Cassis et La Ciotat. Ainsi, l’arrivée de 40 kayaks sur les plages bondées a été très bien gérée, sans gêne pour les baigneurs ni pour nous.

Faune

Nous avons croisé la route de nombreuses espèces tyiques de ces milieux :

  • sur le Rhône :
    • libellules
    • sternes naines
    • cygnes tuberculeux
    • canards colverts
    • martin pêcheur
    • hérons cendrés
    • mouettes
  • en mer :
    • goélands et mouettes
    • cormorans

et aussi d’autres usagers de l’eau : baigneurs, plongeurs, SUP, voiliers, planches à voiles, nudistes, jetski…

Programme détaillé

J0 (2 août) : accueil des participants à Tarascon

Nous partons tôt de Lyon le dimanche matin pour arriver en début d’après-midi à Tarascon pour l’accueil des participants. Sur le chemin nous nous arrêtons à l’abbaye troglodyte de Saint Roman à Beaucaire.

Nous arrivons à midi à Tarascon à temps pour l’accueil. Puis nous visitons le château de Tarascon et flannons dans le centre historique.

Premier vrai contact avec l’équipe organisatrice et les autres raideurs pour l’installation dans le gymnase municipal dans lequel nous dormirons, puis d’une bonne douche, avant d’écouter le discours d’accueil, et enfin l’apéro et le repas en commun qui se termine par la distribution du chapeau aux couleurs du Raid Littoral.

Kathy, Vincent, Annie, Hugo dans la vieille ville de Tarascon

Kathy, Vincent, Annie, Hugo dans la vieille ville de Tarascon

J1 (3 août) : Tarascon – Arles

itinéraire J1 et J2 : Tarascon - Arles - Port Saint Louis

itinéraire J1 et J2 : Tarascon – Arles – Port Saint Louis

Durée de navigation nette : 2h30 (sans les pauses)
Distance : 16,5 km
Vitesse en mouvement : 6,6 km/h

Cékalomi fait une pause sur une plage à Beaucaire

Cékalomi fait une pause sur une plage à Beaucaire

Pour notre première journée de navigation, nous sommes tous très excités. La journée commence par un petit déjeuner copieux. Puis nous rangeons des bagages dont une partie est prise en charge par l’organisation et que nous retrouverons à l’arrivée. Ensuite, collage sur les bateaux des multiples autocollants des partenaires du comité d’organisation et il y en a beaucoup, la place manque pour tous les mettre… Et embarquement sous le château de Tarascon. Nous passons la matinée sur le Rhône et débarquons à Arles.

Nous découvrons l’école municipale dont le gymnase nous servira de dortoir. Apéro et repas collectif, on fini le saucisson lyonnais et le melon emporté avec nous pour le voyage. Comme toujours Hugo a vu trop grand et nous partageons le saucisson avec les autres raideurs.

L’après-midi sera consacrée à un rallye pédestre par équipe de deux. Un bon moyen de faire connaissance avec ses copéquipiers et de découvrir la ville d’Arles de façon ludique. Nous avons donc ramené un perroquet et une carte de visite arlésienne… mais impossible de mettre la main sur une mourguette.

Petites pauses glacier et bistrot dans le café « l’Arlésien » sont de rigueur.

De retour à l’école, les Marseillais vont nous apprendre le bon dosage pour réaliser un perroquet ! Puis repas collectif et dodo. Certains camperont dans la cour de l’école, au frais, et feront un bon repas pour les moustiques locaux qui n’ont pas peur de nos divers répulsifs.

Le perroquet est un cocktail très prisé à Marseille. Il se compose d’1 cl de sirop de menthe, de 4 cl de pastis, le reste d’eau et compléter avec des glaçons. C’est la menthe qui lui donne sa couleur verte qui rappelle le perroquet vert.

J2 (4 août) : Arles – Port-Saint-Louis-du-Rhône

Durée de navigation nette : 5h (sans les pauses)
Distance : 48 km
Vitesse en mouvement : 9,6 km/h

Départ d’Arles sous un ciel couvert et une petite pluie fine passagère. Nous nous arrêtons dans le domaine viticole de l’Île Saint-Pierre (Arles) pour une pause déjeuner. Nous goûtons au vin rosé et au vin rouge offert amicalement par le propriétaire des lieux. Nous flânons dans le domaine avant de reprendre la navigation : une expo photo nous accueille et donne à voir de vieilles automobiles abandonnées là. Petit moment gourmand sur la rive avec des mûres sauvages bien juteuses. Sous les arbres on s’amuse à déceler les cigales qui nous narguent.

Arrivés à Port-Saint-Louis-du-Rhône, nous passons l’écluse qui mène au canal Saint-Louis. Grand moment que ce passage de l’écluse gérée par la CNR, c’est une grande première pour nous six. Beaucoup d’attente, nous sommes tous accrochés par 3 ou 4 sur des anneaux le long des bords de l’écluse, mais seulement 25 cm de dénivelé. Ce canal débouche sur le Golfe de Fos.

Un petit incident survient dans le canal : un K1 monte sur la pointe arrière d’un K2 suite à un petit surf. Impossible pour eux de se dégager seuls, l’intervention d’autres participants permet de les détacher. Un gourvernail est abîmé, il sera réparé plus tard.

Nous débarquons au Cercle Nautique Mer et Passion de Port-Saint-Louis et installons les tentes sur la plage, d’autres préfèreront la salle climatisée pour dormir.

La descente du Rhône achevée, les jours prochains seront consacrés au littoral à proprement parler. Bien que limitrophe de la Camargue, nous avons vu très peu de choses, hormis la visite d’Arles et de Tasrascon, et le paysage a été assez monotone. Nous sommes ravis d’arriver enfin en mer.

J3 (5 août) : Port-Saint-Louis-du-Rhône – Fos-sur-Mer – Sausset-les-Pins

itinéraire J3 : Port Saint Louis - Sausset Les Pins

itinéraire J3 : Port Saint Louis – Sausset Les Pins

Durée de navigation nette : 5h (sans les pauses)
Distance : 32 km
Vitesse en mouvement : 6,4 km/h

Cékalomi dans la lumière du matin

Cékalomi dans la lumière du matin

Pour ce premier jour de mer, nous avons un grand soleil, des vagues de 20 cm et une légère brise de 10-20 km/h. La majeure partie de la navigation de cette journée fait face au paysage industriel de Fos-sur-Mer, puis une jolie côte commence à se profiler. Les jeunes compétiteurs du club de Marseille assurant la sécurité ne mettent ni gilet de flottaison ni jupe, ce n’est pas là montrer le bon exemple !

Nous faisons notre pause de midi à Fos-sur-Mer où nous avons droit à notre première baignade dans une eau de bonne qualité (pavillon bleu) aux eaux turquoises. Après la distribution du t-shirt de la ville, nous reprenons notre navigation.

pause dans l'Anse de Bonnieu à Martigues

pause dans l’Anse de Bonnieu à Martigues

Petite pause repos de milieu d’après-midi sur une plage bordant un domaine naturiste : carte fédérale de nudiste obligatoire ! Mais pas une fesse à l’air à l’horizon. Baignade et premiers essais de pirogue pour les kayakistes.

Arrivée au port de Sausset-les-Pins où nous laissons les bateaux, et marchons (beaucoup) en direction d’un gymnase bordant une pinède. Comme chaque soir le programme est : plantage des tentes, douche, discours des élus locaux, apéro, repas, dodo. Distribution des t-shirts officiels du Raid Littoral à chacun des participants.

Ces trois premiers jours ont été l’occasion de ce jauger un peu les uns les autres, de se tirer la bourre comme on dit. A partir du lendemain, le rythme sera plus apaisé, dû à la fatigue et à la chaleur sans doute.

J4 (6 août) : Sausset-les-Pins – Ensuès-la-Redonne – Îles du Frioul

itinéraire J4 : Sausset Les Pins - Archipel du Frioul

itinéraire J4 : Sausset Les Pins – Archipel du Frioul

Durée de navigation nette : 4h30 (sans les nombreuses pauses)
Distance : 26 km
Vitesse en mouvement : 5,7 km/h

Cékalomi dans le port de Sausset-les-Pins

Cékalomi dans le port de Sausset-les-Pins

Aujourd’hui, rase cailloux le long de la Côte Bleue à l’Ouest de Marseille. Nous faisons de nombreuses petites pauses et nous nous arrêtons à midi à Ensuès-la-Redonne.

Cékalomi fait un pause dans la calanque des Eaux Salées devant la Grande Mona

Cékalomi fait une pause dans la calanque des Eaux Salées devant la Grande Mona

La Côte Bleue est magnifique, offre de nombreuses petites criques, des grottes marines et un paysage très découpé avec de belles couleurs. Il existe même un Train de la Côte bleue qui parcours cette côte magnifique. De la rive, on voie régulièrement les viaducs de la ligne pittoresque.

Visite des grottes du Méjean à Ensuès-la-Redonne :

Notre promenade ira jusqu’à l’Île de l’Erevine à Ensuès-la-Redonne, puis nous faisons une longue traversée directement jusq’aux Îles du Frioul dont nous faisons le tour par la côte Sud.

itinéraire J4 : Archipel du Frioul

itinéraire J4 : Archipel du Frioul

Cékalomi dans l'Archipel du Frioul

Cékalomi dans l’Archipel du Frioul

Dans le même temps, une petite course s’engage entre le K2 d’Annie et Vincent et celui du club de Sens, évidemment les lyonnais leur mettent la pâtée 🙂 c’est ainsi que cet équipage remontera tout le groupe jusqu’a passer en tête au Frioul.

Nous débarquons sur le port de l’Île de Ratonneau de l’Archipel du Frioul. Nous sommes accueillis sur place par l’équipe du centre Léo Lagrange qui nous offre le gîte et le couvert. Nous y mangerons le meilleur repas de la semaine avec une paëlla à tomber par terre, ainsi qu’un solide bon petit déjeuner le lendemain matin. Cette expérience est d’autant plus marquante qu’Hugo est resté coincé dans les toilettes et ne doit son salut qu’à ses camarades qui l’ont délivré de là ; penne de la serrure coincé, porte non démontable, seule sortie possible : escalader le mur et franchir les 50 cm de jour entre mur et le plafond et se faire réceptionner par deux costauds de l’autre côté ! Note pour la suite du raid : ne plus jamais verrouiller la porte des toilettes !

Profitant de la chaleur du soir, nous nous lançons dans une petite balade sur les sentiers et passons notamment devant l’hôpital Caroline qui accueillit les malades de la peste. La vue nocturne sur les lumières de la ville de Marseille est magnifique.

J5 (7 août) : Îles du Frioul – Marseille

itinéraire J5 : Frioul - Marseille

itinéraire J5 : Frioul – Marseille

Durée de navigation nette : 2h15 (sans les pauses)
Distance : 12 km
Vitesse en mouvement : 5,3 km/h

Avant le petit déjeuner, tout le monde prépare ses affaires et démonte sa tente. Les effets personnels sont mis dans des sacs poubelles pour les protéger de l’eau lors du transport par l’organisation en bateaux vers Marseille où nous ferons étape aujourd’hui. Alors que tout le monde est bien matinal et prend son petit déj’, je traîne un peu pour démonter la tente. C’est alors que passent les éboueurs qui s’apprêtent à se débarrasser de tous les sacs poubelles qui traînent par ici… heureusement j’interviens rapidement pour éviter cela. Un drame a été évité !

Nous embarquons et traversons en passant par l’île d’If, la digue du Vieux Port et allons jusqu’au pied du MuCEM et de la Villa Méditérannée dans le bassin du J4. Nous pouvons admirer l’architecture du musée et sa fameuse passerelle. Puis nous faisons du rase cailloux jusqu’à la base nautique municipale qui héberge le club de kayak de Marseille où nous mangeons à midi après une bonne douche au savon marin.

L’après-midi sera consacrée à une visite guidée en bus climatisée (ouf!) de la ville de Marseille : Vieux port, MuCEN, basilique Notre-Dame de la Garde, Cité radieuse, Hôtel de ville, Le Palais Longchamp. La visite de Notre-Dame de la Garde me réserve une petite surprise, en prenant à droite au lieu de monter directement les grands escaliers, je tombe sur un petit jardin ombragé donnant accès à une petite chapelle. Ce jardin est composé de nombreuses plantes aromatiques qui enchantent les sens. Cette petite demi-journée de repos au frais sera salvatrice.

Le soir, un repas copieux nous attend à la base Nautique du Roucas, le poulet basquaise étant l’un de mes plats favoris, je me jette dessus, il est assez bien réussi.

Base nautique du Roucas - les kayaks devant le club Marseille Mazargues Canoë Kayak

Base nautique du Roucas – les kayaks devant le club Marseille Mazargues Canoë Kayak

J6 (8 août) : Marseille – Calanque de Sormiou

itinéraire J6: Marseille - Sormiou

itinéraire J6: Marseille – Sormiou

Durée de navigation nette : 3h30 (sans les pauses)
Distance : 21 km
Vitesse en mouvement : 6 km/h

Direction la Calanque de Sormiou en rase cailloux au son des cigales en passant par les îles du Riou sous un grand soleil ni vague ni vent.

Nous traversons l’archipel de Riou de l’Île Maire jusqu’au petit Congloué :

Paul, champion de kayak de descente s’essaie à la pirogue pour la traversée vers la calanque de Sormiou et dessale :

Raid Littoral 13-895-08 août 2015 12h17 - Marseille - Parc national des Calanques - traversée vers Sormiou - dessalage pirogue

A Sormiou nous trouvons une plage de sable fin envahie de touristes, des locaux principalement. Quelques rares constructions témoignent du passé de cet ancien village de pêcheur, transformé en petite station balnéaire.

La fin d’après-midi sera consacrée à la baignade, à quelques exercices d’esquimautage et à des essais de pirogue polynésienne (va’a). Nous avons le luxe de pouvoir nous laver et rincer nos affaires avec une citerne d’eau installée là par les pompiers de Marseille. Quel privilège !

Nous nous installons dans les locaux de l’association Od’ASL Sormiou qui propose des animations en kayak de mer et ceux de l’UCPA pour y passer la nuit et manger. Nous dormons dans le dortoir de l’UCPA sur de vrais lits très confortables. La soirée à l’UCPA fut animée en chansons, chaque groupe a poussé la chansonnette avec une chanson de son terroir. Les lyonnais ont choisi sous l’impulsion d’Annie (par ailleurs choriste) la chanson révolutionnaire Les Canuts.

Extrait de la chanson « Les Canuts » :

C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus

J7 (9 août) : Calanque de Sormiou – Cassis – La Ciotat

itinéraire J7 : Sormiou - Cassis - La Ciotat

itinéraire J7 : Sormiou – Cassis – La Ciotat

Durée de navigation : 5h (sans les pauses)
Distance : 30 km
Vitesse en mouvement : 6 km/h

Après 6 jours de calme plat et de soleil, la météo commence à se gâter. Il est prévu du vent (40 km/h) et de la houle (50 cm le matin, 2 m l’après midi). Ceci va corser la dernière étape du raid.

Cékalomi quitte la Calanque de Sormiou

Cékalomi quitte la Calanque de Sormiou

Nous embarquons tôt à 8h30 et partont avec un vent arrière en direction de Cassis et une houle modeste de 50 cm. Après avoir visité de nombreuses calanques, nous arrivons sans encombre à Cassis ou nous débarquons dans l’Anse de l’Arène. A Cassis, nous prenons un petit apéro sans alcool (c’est plus prudent avec ce qui nous attend…) avec des boissons fraîches et engloutissons un sandwich avant de repartir pour La Ciotat. Le club local de kayak CSLN a apporté sa contribution à l’organisation de cette pause casse-croûte et a contribué à la sécurité sur l’eau par le renfort d’un bateau à moteur supplémentaire.

Un petit repérage réalisé par l’un des bateaux assurant la sécurité donne le feu vert à la sortie de la baie de Cassis au niveau du Cap Canaille. En effet, cette dernière étape nous fait longer les falaises soubeyranes sur 8 km sans pouvoir débarquer avant l’arrivée à La Ciotat. Comme anticipée, la météo se dégrade et nous devons faire face à un vent arrière de 40 km/h et à de la houle qui va augmenter progressivement jusqu’à 2 m à certains endroits. La houle n’est pas régulière, le vent a tendance à tourner les bateaux, les falaises ne sont pas loin et génèrent leurs propres vagues. Nous nous éloignons des falaises mais sans aller trop au large, nous restons groupés mais suffisamment éloignés les uns des autres pour ne pas se gêner dans nos manœuvres et à vue des bateaux à moteur assurant la sécurité. Bref, cette portion est assez difficile et stressante pour tout le monde, mais il n’y aura aucun dessalage. Sans avoir pu profiter des quelques calanques à proximité, nous passons finalement le Bec de l’Aigle qui marque la fin des falaises et tournons avant l’Île Verte à l’entrée de la baie de La Ciotat. Nous sommes à présent à l’abri du vent et de la houle et attendons tout le monde avant de débarquer sur la plage de Cyrnos où une journaliste de La Provence réalisera l’interview de quelques raideurs.

Plage Cyrnos à La Ciotat, vue sur l'Île Verte et le Bec de l'Aigle à droite

Plage Cyrnos à La Ciotat, vue sur l’Île Verte et le Bec de l’Aigle à droite

C’est la fin du raid, nous voici réunis pour le dernier apéro en compagnie de l’équipe organisatrice que nous remercions chaleureusement. Un dernier au revoir, un échange de numéros et nous rangeons nos bateaux sur la remorque et chargeons le minibus du club. On repart avec des affiches du Raid Littoral signées par les champions locaux. On s’accorde une petite pause dans un glacier avant de prendre la route. Nous nous arrêtons sur le chemin à Cavaillon, dans un restaurant un peu cher mais délicieux : le David et Louisa.

J8 (10 août) : nettoyage des bateaux à Lyon

Comme après chaque retour de sortie, nous avons réalisé une séance de nettoyage des bateaux et du matériel à l’eau douce pour éliminer le sable et le sel ainsi que quelques menues réparations. Les bateaux, les jupes, gilets et pagaies ainsi que le minibus du club ont été l’objet de nos bons soins et sont prêts pour de nouvelles sorties.

Les moments de repos

Un raid de 7 jours, c’est long. Et malgré une logistique impécable les journées furent bien remplies : levé à 7h, rangement des affaires et démontage de tente, petit déjeuner à 8h, embarquement à 9h, pause de midi entre 12 et 14h, puis fin de navigation vers 17h, puis douche et montage de tentes pour apéro à 19h, repas à 20h et couché à 23h. Bref aucun temps mort au sein de ce planning.

Heureusement, quelques demies-journées de repos étaient au programme :

  • J1 : Arles : rallye pédestre pour les motivés, ou bistro pour les autres
  • J5 : Marseille : visite guidée en bus, ou fareniente
  • J6 : Calanque de Sormiou : arrivés tot dans l’après-midi, il nous reste du temps pour des jeux de plage ou une bonne sieste

Bien sûr, l’organisation a prévu pour les plus actifs des activités pendants ces moments hors de l’eau. Ainsi chacun est libre de s’occuper comme il l’entend.

Goodies

Nous repartons avec dans nos bagages les goodies suivants :

  • t-shirt et chapeau du Raid Littoral 13, édition 2015
  • t-shirt et casquette des 20 ans du pavillon bleu de Fos-sur-Mer

Conclusion

Ce raid a été une très bonne expérience :

  • sportive : on s’est donné du mal mais on est arrivé jusqu’au bout ! Les étapes du Raid Littorral 13 sont plus longues que ce qu’on a l’habitude de pratiquer, heureusement nous étions préparés et entraînés.
  • découverte : on a découvert une partie du littoral qui nous était alors inconnue : Marseille, le Frioul, le delta du Grand Rhône, les villes d’Arles et de Tarascon, le début de la Côte Bleue. Et nous avons redécouvert les calanques. Une petite déception cependant : nous avons fait la traversée jusqu’au Frioul avant d’être passés dans la calanque de Niolon…
  • humaine : on a rencontré beaucoup de monde de clubs de toute la France et partagé nos expériences et modes de fonctionnement, ça a été très enrichissant.

Bref, nous sommes très contents de ce raid.