Descente de l’Ain en kayak de mer (dimanche 27 septembre)

L’Ain est une rivière facile, un grand classique de CKLOM en automne. Notre randonnée en kayak de mer sur cette rivière a été un vrai délice, sous la chaleur du soleil l’après-midi.

Élodie après un rapide

Élodie après un rapide, sur l’Ain à Chazey-sur-Ain

Caractéristiques et itinéraire

Itinéraire sur l'AIn le 27 sept 2015

Itinéraire sur l’Ain le 27 sept 2015 de Pont d’Ain à Saint-Maurice-de-Gourdan

  • Niveau : facile (classe II, passages III)
  • Milieu : rivière
  • Itinéraire : descente de l’Ain de Pont d’Ain à Saint-Maurice-de-Gourdan
  • Durée : 4h30 de navigation
  • Distance : 38 km
  • Vitesse moyenne en mouvement : 9 km/h
  • Météo : nuageux le matin et soleil l’après-midi
  • Température de l’air : entre 10 et 20 °C
  • Température de l’eau : 15 °C
  • Participants : 8 personnes
  • Embarcations : kayaks de mer (K1)
  • Coût : 14 € / personne
  • Transport : 1 minibus + 1 voiture pour la navette + 1 remorque, 3h aller/retour de Lyon

L’Ain : exsurgence karstique

L’Ain est une rivière prenant sa source dans le Jura, c’est une exsurgence karstique. C’est un affluant du Rhône dans lequel elle se jette à Saint-Maurice-de-Gourdans. D’une longueur totale de 190 km, elle a un débit moyen de 100 m3/s en automne à Pont d’Ain où nous avons embarqué. Cette rivière de classe II avec passages III présente peu de difficultés. Elle abrite une faune assez riche et ses rives restent sauvages.

rivière : se jette dans une autre rivière par opposition au fleuve qui se jette dans la mer
source
: arrivée d’eau par infiltration au point de départ d’un cours d’eau
exsurgence
: sortie d’écoulements souterrains alimentés par l’infiltration d’eaux de pluies
karstique
: structure géologique formée par l’érosion de roches solubles
affluant
: cours d’eau qui se jette dans un autre
débit
: volume d’eau en mètres cubes passant dans une rivière en une seconde
classe
: caractérise la difficulté de la rivière : de I facile, à VI extrêmement difficile

Relief et hydrologie de l'Ain

Relief et hydrologie de l’Ain

Les dangers de la rivière

Cette rivière a beau être facile, comme tout cours d’eau vive, elle présente quelques difficultés :

  • différentiel thermique entre température de l’eau qui reste froide toute l’année et la température de l’air, qui rend la baignade dangereuse sans précautions
  • le courant qui est puissant à certains endroits avec de nombreux drossages
  • les obstacles sur l’eau et dans l’eau (rochers, branchages)
  • les marmites dans les zones de jonctions entre courants contraires (zones de cisaillement) qui peuvent attirer au fond de l’eau
  • les lâchers de barrages, notamment le barrage EDF en amont de Pont d’Ain

Habitués que nous sommes aux milieux plus calmes comme le Rhône et la Saône pour nos entrainements, les lacs et la mer pour nos sorties, la rivière est un milieu très particulier apprécié en automne.

→ Pour connaître le débit et la côte de la rivière en temps réel : consulter la RDBRMC (Serveur de données hydrométriques temps réel du bassin Rhône Méditerranée).

On notera le dessalage suivie d’une baignade d’un de nos camarades dans un rapide, sans bobo.

drossage : virage prononcé où le courant porte l’embarcation vers l’extérieur du virage
marmite : mouvement d’eau tourbillonnaire
côte : hauteur d’eau
dessalage : chavirage
baignade : le kayakiste se retrouve hors de son embarcation
rapide : passage rocheux lorsque la pente et le courant augmentent d’une façon significative

Équipement de sécurité

Notre petit groupe était constitué de quelques débutants mais aussi de plusieurs kayakistes expérimentés connaissant bien la rivière et capables de porter assistance.

Nous avions bien évidemment l’équipement de sécurité indispensable :

  • une tenue vestimentaire adaptée au froid
  • des chaussures nautiques antidérapantes
  • un casque pour certains débutants (obligatoire à partir de la classe III)
  • le gilet de sécurité homologué
  • de l’eau et de la nourriture
  • une corde de sécurité et une pagaie de secours

→ Reportez-vous aux conseils de sécurité en eau douce du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

Faune

L’Ain est très poissonneuse et héberge une faune assez riche, nous y avons croisé :

  • hérons cendrés (échassier)
  • grande aigrette (échassier)
  • cormorans (palmipède)
  • cygnes tuberculeux (palmipède)
  • canards colverts (palmipède)
  • mésanges (passereau)
  • buse (rapace)

Photos

Nous avons embarqué dans la brume et sous un ciel voilé. C’est après la pause casse-croûte vers 14h que le ciel s’est dégagé pour laisser place au soleil.

Nous cassons la croûte vers 12h30 sur un talus de graviers à Châtillon-la-Palud et partageons le vin et les victuailles. On termine le repas avec les délicieux muffins au chocolats d’Élodie. Quelques fraises tagada plus tard, nous reprenons la route.

Nous avons évolué au travers de nombreux rapides et drossages. La rivière était encombrée de beaucoup d’arbres morts. Les kayaks ont frotté par moment sur le fond de graviers. Quelques poissons se sont manifestés en sautant hors de l’eau à notre passage. Mais ce sont surtout les oiseaux que nous avons remarqué : les hérons cendrés et les canards colverts nous ont accompagnés durant toute la descente.

L’alternance de planiols et de rapides donne un rythme sympathique à la rivière. Nous avons beaucoup joué à lire la rivière et à distinguer les veines d’eau pour franchir au mieux les rapides et à fuir les maigres sur lesquels nous pourrions nous échouer. De la même façon, l’identification des courants et contre-courants était un très bon exercice. L’eau très transparente laissait voir le fond et les poissons, on l’aurait presque bu. Nous sommes nombreux à nous être fait piéger par des pleureurs, ce qui a provoqué des situations cocasses : bateau coincé sur le rocher, bateau qui fait la toupie, ou encore dessalage évité de peu. Le débit était bien suffisant pour passer sans problème les nombreux seuils présents sur la rivière, notamment au niveau des viaducs. Aucun portage n’était nécessaire durant cette rando grâce au niveau d’eau suffisant.

planiol : zone calme précédant un rapide ou un barrage (classe I-II)
veine d’eau : zone où le courant est franc et puissant du fait d’un rétrécissement
maigre (= gravière) : zone où l’eau est peu profonde et provoque un risque d’échouage
contre-courant : zone où la direction du courant s’inverse, généralement dans un virage
pleureur : rocher généralement plat ou rond affleurant sous la surface de l’eau et provoquant parfois une vague
seuil : petite chute d’eau
portage : action de transporter sur terre le kayak, faute de pouvoir naviguer à cause d’un obstacle infranchissable ou par manque d’eau

La randonnée se termine à Saint-Maurice-de-Gourdans juste avant le Pont de Port-Galland, le lit de la rivière y est très encombré (rochers, arbres morts…).

L’aspect sauvage de la rivière nous a unanimement plu. Cette balade nature au soleil nous a fait le plus grand bien. A quand la prochaine rivière ?!…

Ain - 27 sept 2015 - 171 - 16h54 - Saint-Maurice-de-Gourdans - Pont de Port-Galland - 600px

Saint-Maurice-de-Gourdans – Pont de Port-Galland, terminus de notre descente de l’Ain