Équipement pour l’hiver
Pratiquer le kayak tout au long de l’année signifie naviguer aussi l’hiver par basses températures. Or la pratique du sport par grand froid peu être dangereuse si on n’y est pas bien préparé ni bien équipé.
Les risques du froid
Le corps produit en permanence la chaleur corporelle qui est nécessaire au maintient des fonctions vitales. Cette chaleur se perd lorsque la peau est en contact avec l’air froid et plus encore avec de l’eau froide. Il faut donc maintenir le corps au sec et au chaud.
De nombreuses personnes peuvent être plus sensibles que les autres au froid : les personnes grandes et minces dont le rapport surface de peau/masse corporelle les rend vulnérable aux déperditions de chaleur, les hypertendues, etc.
Les extrémités du corps sont responsables de la majeure partie des déperditions de chaleur : tête, mains et pieds. Il faut donc les protéger en priorité.
L’entraînement
Il est recommandé de s’acclimater progressivement au froid en pratiquant les entraînements organisés par le club tout au long de l’année afin d’habituer l’organisme au froid et à l’effort sous le froid. En s’entraînant au fil de la baisse progressive des températures (de septembre à janvier), on acquiert une meilleure connaissance de soi et du milieu.
De la même façon qu’en période chaude, il est préférable de respecter une progressivité dans l’effort par temps froid :
- d’abord les séances d’entraînements de 2h
- ensuite les sorties à la journée (5h de navigation)
- et enfin les week-ends complets et longues randos de plusieurs jours
Il ne faut pas négliger l’aspect psychologique de la préparation. Le mental est très important en conditions environnementales dégradées. Avoir pris l’habitude du froid est un atout indispensable pour faire face aux températures lors d’une navigation de plusieurs heures.
La santé
La pratique du sport l’hiver nécessite une excellente forme physique. Il vaut mieux renoncer si on ne se sent pas en pleine capacité physique ou mentale.
L’échauffement avant d’embarquer est très important pour éviter toute blessure musculaire ou tendineuse.
La météo
Avant d’envisager toute sortie l’hiver, il est nécessaire de consulter la météo afin de s’informer sur tous les éléments comme : la température ressentie, le vent, la pluie, la neige, la brume, un ciel couvert, la présence du soleil… L’équipement dépendra en grande partie de la météo.
L’équipement de kayak hivernal
Le principe des couches
Pour se protéger du froid, ce n’est pas l’épaisseur du vêtement qui compte mais le nombre de couches. En effet, c’est l’air emprisonné entre les couches de vêtement qui fait office d’isolant thermique.
A la température idéale de 15°C, une couche suffit. Ensuite, il faut rajouter une couche de plus par tranche de 5°C en moins.
Règle de calcul :
- 15°C : 1 couche
- 10°C : 2 couches
- 5°C : 3 couches
- 0°C : 4 couches
- -5°C : 5 couches
Ce qui donne pour -5°C : 5 couches de vêtements pour le haut du corps. Évidement, ce modèle est à adapter selon votre organisme.
On peut distinguer deux grandes catégories de température :
- conditions climatiques difficiles (entre 5°C et 10°C)
- conditions climatiques extrêmes (< 5°C).
Il est question ici de température ressentie qui peut être plus basse que la température indiquée par la météo s’il y a du vent, neige, brume ou pluie.
Les vêtements
Selon la température, on va donc se vêtir du nombre de couches nécessaires. Il faut savoir que certains textiles peuvent compter pour 2 couches. Par exemple un top nautique thermique en néoprène compte pour 2. Bien choisir ses vêtement techniques permet donc de réduire l’épaisseur total de vêtements tout en préservant sa chaleur corporelle.
Le graphique suivant montre la liste des vêtements et accessoires nécessaires selon 5 classifications :
- la protection contre les intempéries : la veste de kayak étanche et coupe vent, qui peut être équipée d’une capuche intégrée ; un chapeau contre la pluie
- le haut du corps : le top nautique thermique
- le bas du corps : long john en néoprène (2 à 4 mm) ou collant de ski de fond en laine mérinos
- les accessoires couvrant les extrémités :
- pour la tête : bonnet (en laine ou doublé polaire si besoin) (+ cagoule), chapeau de rando imperméable avec lanière
- pour les mains : gants en néoprène ou manchons (+ sous-gants en laine),
- pour les pieds : bottillons épais en néoprène (+ chaussettes en laine)
- les couches additionnelles pour le très froid : pull en laine (plusieurs si besoin) et chaussettes en laine (fines ou épaisses selon le besoin)
Chauds même mouillés
L’étanchéité est difficile à trouver sauf à dépenser une somme folle, il vaut mieux privilégier les textiles qui restent chauds même mouillés comme la laine et le néoprène.
Le coton, la soie et le synthétique sont à éviter car perdent leurs propriétés une fois mouillé.
La tenue sèche
En complément de la tenue de kayak pouvant être mouillée (dessalage, pluie, éclaboussures, transpiration…), il est recommandé d’avoir à disposition une tenue sèche et une serviette permettant de se changer temporairement le temps de la pause repas dans le cadre d’une journée complète de navigation. Ceci évite de prendre froid dans une tenue mouillée et exposée au vent. La tenue sèche pourra être complétée d’une paire de chaussures fermées pour avoir les pieds au sec.
Le sac étanche de 30L, rangé dans un caisson du kayak, indispensable pour protéger la tenue sèche en cours de navigation.
L’alimentation
Il est important de prendre un solide petit déjeuner avant de partir en rando par grand froid car la dépense énergétique sera importante.
Pour les pauses casse-croûte : un bon thermos avec une boisson chaude et sucrée (par exemple du thé avec du miel) permettra d’apporter une source externe de chaleur (et de calories) que le corps n’aura pas à produire lui-même.
Et pour la navigation :
- un petit sac étanche de pont avec quelques barres de céréales d’appoint (pour faire face à une petite fringale qui peut couper l’effort)
- et une gourde d’eau (il faut boire pendant l’effort, même l’hiver).
Protection de la peau
On pourra aussi prendre un baume à lèvre, comme on le ferait pour aller au ski.
Le froid n ’empêche pas le soleil de cogner. Même si en hiver, le soleil est plus bas sur l’horizon, il peut être nécessaire de se passer de la crème solaire en cas de grand soleil.
Et pour les personnes sensibles, une crème pour les mains à appliquer en prévention ou en réparation.
En savoir plus…
Vous pouvez consulter la fiche sécurité de la FFCK : « LA PRATIQUE DU CANOË OU DU KAYAK PAR GRAND FROID »
Malgré tout le soin apporté à ce petit guide, il ne saurait être exempt d’erreur, et ne prétend pas à l’exhaustivité. Merci de nous faire part de vos remarques et de votre expérience du froid dans les commentaire de cette page…
Bonjour
Je suis néophyte en canoë kayack et je voudrais commencer en novembre, dois-je acheter tout de suite une combinauison et chaussure en néoprène ?
Si oui qu’elle épaisseur 5/4 ? Quel prix ?
Merci
Bonjour,
Oui, l’eau est froide en hiver, il faut impérativement être bien habillé.
La combi néoprène est impérative pour l’hiver. environ 70 € pour un long john de 4 mm, + 70 € une veste étanche, + 20 € des bottillons nautiques anti dérapants, + 15 € des gants néoprènes, + 1 bonnet en laine.
Au vieux campeur il y a tout ce qu’il faut.
Plus d’infos ici : https://www.cklom.fr/?page_id=3296
à bientôt
Hugo
Bonjour,
Je fais du kayak en course en ligne depuis 2 ans et je vous assure que 2 couches de collants pour le haut et le bas suffira empilement. Bien sûr , il ne faut pas être frileux.
Merci Nicolas de ce retour d’expérience, oui l’équipement dépend de chacun et surtout de son activité. En rando kayak de mer on fourni quand même moins d’effort qu’en course en ligne, d’où la nécessité de se couvrir un peu plus que les athlètes 🙂
Bonour,
Le top thermique se mets dessous ou dessus le long john ? En quelles matière est-il.
Merci
Bonjour,
Le top thermique se met au contact de la peau, sous le long john.
Il a une surface pelucheuse au contact de la peau. Il est souvent en Lycra, c’est-à-dire à base d’un mix de polyamide, polypropylène, élasthanne…
Certains choisissent plutôt des sous vêtements en laine mérinos. Ou encore en néoprène. Mais sous une veste étanche, on choisit plutôt laine ou lycra car c’est plus confortable et respirant.
Hugo
Bonjour,
J’ai eu la désagréable surprise, samedi lors d’une sortie en mer (golfe du morbihan), de constater que la salopette étanche (avec pieds intégrés) que j’ai achetée récemment… a laissé passer l’eau lors d’un exercice de récup’ et je me suis retrouvée rapidement et entièrement mouillée, frigorifiée et engourdie. Récup difficile, donc ! J’ai sans doute fait l’erreur de retirer les bretelles (amovibles) et ne monter, du coup, le pantalon jusque sous les poitrine ? Est-ce que l’incident se serait produit si j’avais gardé les bretelles et monté la salopette sous les aisselles ? Pour le haut, j’avais deux lycras, une polaire fine (qui s’est gorgée d’eau, à ne plus renouveler) et une veste Reed imperméable. La jupe n’était pas en néoprène. Que faudrait il faire pour ne pas renouveler l’expérience ? J’habite à présent St malo et j’avoue que j’appréhende de sortir car l’eau est encore plus froide en hiver !
Deuxième option : le pantalon néoprène (pour plus de commodité en cas de besoin). On y ajoute des lycras et un pull marin à la maille serrée + veste imperméable ? (sans oublier, bien sûr le bonnet).
Merci pour vos conseils ! Anne
Bonjour Anne,
Pour les sorties mer l’hiver, la combinaison sèche étanche intégrale s’impose, bien que cela soit cher. Et une jupe néoprène est toujours plus étanche qu’une jupe en tissu.
à bientôt
Hugo